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Loi travail : tout ça pour ça !

Le coup d’œil d’Eugénie Bastié

15 mars 2016

Episode - 00 minutes - Société

Description de l'épisode

La presse quotidienne revient évidemment ce mardi sur les compromis du gouvernement sur la loi travail de Myriam El Khomri.


Ce matin en Une de vos journaux, on s’en doutait, personne n’est content.
Ah, si, Libération qui nous expliquerait presque que c’est une réussite : Loi Travail : Valls enfin flexible.

Pour le reste, du côté gauche ça donne :
L’Humanité : loi Travail : Manuel Valls ne réécrit le texte que dans les marges.
Le Figaro : Loi Travail : marche arrière toute.
L’Opinion : Le grand bond en arrière.
Les Echos : Loi Travail : les PME victimes des reculs de Hollande.
Le Parisien : Tout ça pour ça.

Allemagne

Elle a l’air soucieux, Angela Merkel, en Une du Monde : L’extrême droite bouscule le paysage politique allemand. Et visiblement, elle n’est pas la seule. Toute la presse ce matin a les yeux tournés vers l’Est pour tenter de comprendre ce qui s’est passé lors de ces élections qui ont vu la percée du mouvement d’extrême droite Alternativ Fur Deutschland. Mais les interprétations divergent. Parfois à la limite du comique. Par exemple, vous apprendrez dans Libération que la ligne d’Angela Merkel sur l’accueil des réfugiés tient bon. Le parti de la chancelière recule partout mais en fait, ceux qui ont voté pour les autres partis de la coalition la soutiennent. Dans le Monde, on est un peu plus prudent. Un avertissement plutôt qu’un rejet. Le journal concède que la chancelière a commis quelques erreurs, en ouvrant grand ses portes, créant ainsi un appel d’air, en laissant entendre que l’Allemagne allait changer d’identité 5 ans après avoir décrété l’échec de la société multiculturelle. Du coup, le Monde nous explique que le problème de l’Allemagne, ce serait finalement cette grande coalition qui limite les débats entre partis de gouvernement. Cette grande coalition dont on nous explique, à longueur d’articles, qu’il faudrait y venir en France. Sur le site Figaro Vox, l’analyse de Coralie Delaume prend une autre tournure. Elle souligne, comme d’autres, la fin de l’exception allemande qui voit désormais surgir une extrême droite populiste. Mais elle ajoute une dimension : la grande peur des retraités dont le souci principal est de préserver leur épargne. Outre Rhin, on se passionne autant pour la politique monétaire de la BCE que pour la question des migrants. Alors un parti populiste qui critique l’Europe et l’Islam a sans doute de beaux jours devant lui.

Débats en France sur l’Islamisme

En France, le débat intellectuel se concentre sur les mots. Dans Libération c’est une tribune de Gilles Kepel et Bernard Rougier, spécialistes de l’Islam. Un long texte qui s’oppose à l’idée que le djihadisme ne serait qu’une islamisation de la radicalité, une nouvelle forme de violence révolutionnaire, un lointain héritier des Brigades Rouges et d’Action Directe. Cette thèse repose, selon eux, sur le postulat des sociétés libérales, celui d’un individu abstrait détaché de tout passé et tout lien social. Se faisant, disent-ils, on s’interdit de penser la spécificité de l’Islamisme, l’histoire de ses liens avec le wahhabisme saoudien, pour le réduire à une simple dérive sectaire. Alors, il faut lire l’article du Monde sur ce documentaire que diffusera ce soir la chaîne Arte : Daech paroles de déserteurs. Les récits de jeunes gens qui ont quitté l’organisation et qui racontent la puissance de séduction au départ, de ce discours religieux qui prétend mettre concrètement en application l’utopie islamiste. La réalité en est très loin, mais la réalité ne suffit pas à combattre une utopie.

Arbitrages internationaux

Il est des sujets qu’on ne trouve jamais dans la presse parce qu’ils sont supposés ne pas intéresser le grand public. Celui-ci est pourtant crucial. Le site Bastamag lui consacre d’ailleurs une enquête en cinq épisodes. Les tribunaux arbitraux, ces instances qui peuvent trancher des conflits entre des multinationales et des états et que le traité de libre-échange transatlantique imposerait à l’Europe. Ces tribunaux existent déjà et Bastamag nous raconte, par exemple, comment un ministre d’Hugo Chavez au Venezuela s’était retrouvé assigné devant un tel tribunal parce qu’un ancien gouvernement avait signé un accord confidentiel avec les Pays Bas. Du coup, une multinationale pétrolière italienne a créé de toute pièce une filiale néerlandaise pour pouvoir utiliser ce tribunal quand l’État vénézuelien a voulu récupérer un peu du produit de la vente de son pétrole. Les multinationales, explique un chercheur, "veulent faire savoir au monde entier qu’elles disposent de ressources illimitées pour s’engager dans des contentieux juridiques, afin de décourager les gouvernements qui voudraient les défier". Nous sommes prévenus.

Noms de régions

Autant le dire tout de suite, ça fait rire tout le monde. Enfin presque. Pas le Courrier Picard qui titre : Les Hauts de France snobent la Picardie. Ailleurs, on s’amuse surtout des propositions délirantes qui fleurissent dans des cerveaux inventifs. Le Parisien vous les donne à peu près toutes. Aliénor, pour Aquitaine-Poitou-Charente. Nouvelle Austrasie pour Alsace-Champagne-Lorraine mais les plus inventifs sont en Auvergne-Rhône Alpes : Volc’en Loire, Hautes Chaines de France, Entre Monts et Rhône, La Rhognale. Dans Libération, Sibylle Vincendon se demande ce que signifie Hauts de France : à considérer que la France ait un haut (pour la région la plus plate du pays il fallait oser) il n’y en a qu’un : Bray-Dunes dans le Nord. Mais derrière ce constat, elle moque surtout la propension à s’enflammer pour un nom de région. Et puis il y a cette tentation de revenir aux noms des provinces d’anciens régimes. Mais ces noms ridicules viennent justement de là : de l’idée saugrenue de concevoir des régions purement administratives sans aucun lien avec l’histoire et la géographie. La langue révèle les choix idéologiques.

 

On s’amuse avec la langue ce matin. Peut-être un hommage involontaire à cette francophonie que le magazine Le 1 est bien le seul à célébrer. Dans 20 minutes, on milite pour des nouveaux mots. Et si on mettait dans le dictionnaire le très joli koaliner, faire un câlin en enlaçant comme un koala. Pour le kebabier, pas besoin de préciser son métier. Et sinon, le magazine Virgule vous en apprend un qui existe vraiment, le mot épenthèse : le jeu qui consiste à intercaler des lettres ou des syllabes dans un mot existant. Le fameux "merdre" du père Ubu. C’est drôle d’agrémentailler la langue. C’est parfois poétique, parfois comique. On peut aussi coller des mots : flexisécurité. Le magazine nous présente aussi une autre figure : l’antiphrase : dire le contraire de ce qu’on veut dire ; Ah, flexisécurité marche aussi : on a réussi à inventer la précarité dans la rigidité.

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