Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Les quatre clés du succès des Bleues dans L'Équipe
A la une de la presse ce matin, des femmes. A commencer par nos championnes d’Europe qui portent haut les couleurs du handball français. "Les Bleues dans les étoiles", c’est le Courrier Picard, "Bravo les filles" pour le Républicain Lorrain, "Une année en or" se réjouit aussi L’Equipe qui nous livre les quatre clés du succès de cette équipe, qui a tout gagné sauf les Jeux olympiques. Première clé du succès, le mélange des générations sur le terrain comme chez les entraîneurs. Deuxième clé, l’ouverture internationale, accueillir des managers étrangers et expatrier des joueurs. Troisième clé, le recrutement, la détection des talents. Quatrième et dernière clé, la culture de la victoire. Et sur Twitter, leur plus grand supporter salue les championnes "Déterminées, solidaires, les Bleues ajoutent, à domicile, le seul titre qui manquait à leur palmarès : elles sont invincibles. Bravo !" C’est du Macron dans le texte. Déterminé, solidaires, invincibles, ça pourrait ressembler à une méthode de gouvernement. Y’a plus qu’à.
La femme des ronds-points s’invite chez Edouard Philippe
Souvenez-vous lundi dernier, le président Macron évoquait, non sans émotion, la vie et la colère d’une femme… Eh bien cette femme, avec des milliers d’autres, sera la bénéficiaire des mesures annoncées lundi dernier. Mesures que détaille ce matin Edouard Philippe dans Les Echos et qui vont notamment concerner les femmes célibataires avec un enfant. "Elles sont nombreuses sur les ronds-points", note le Premier ministre, qui rappelle qu’elles "pourront percevoir la prime de 100 euros jusqu’à 2.000 euros de salaire". Ou quand la France des ronds-points s’invite dans la parole du Premier ministre.
Florence Aubenas : le reportage le plus partagé du week-end
Ces femmes célibataires ou non, on les retrouve dans le reportage effectué par la grande reporter Florence Aubenas, l’article le plus relayé du week-end sur internet. Elle a quitté Paris pour passer du temps sur ces ronds-points, dans le Lot-et-Garonne par exemple, sur ces carrefours occupés où chacun découvre à nouveau un engagement collectif et vient raconter son histoire à la journaliste du Monde. Adélie, 29 ans, employée de pompes funèbres au chômage, Coralie 25 ans, divorcée, remariée, au chômage, qui distribue des tracts aux routiers, Cécile, mélenchoniste, zadiste, qui est montée à Paris pour manifester. Des portraits de femmes, en colère ou pas, déterminée toujours. On est loin des outrances et des violences parisiennes et leur effet de loupe. C’est à lire dans Le Monde et sur Internet si vous êtes abonnés.
Enquête sur la nouvelle domesticité
Avec l’interview des chercheurs Nathalie Morel et Clément Carbonnier, qui publient une enquête sur la nouvelle figure de l’employé de maison, souvent une femme : nounou, femme de ménage ou jardinier. Les chercheurs parlent d’une nouvelle domesticité relancée depuis les années 90 par la politique des services à la personne. Ils pointent ces déductions fiscales qui détournent une partie des ressources publiques de la véritable action sociale pour favoriser le train de vie des ménages les plus aisés (mais permettent aussi aux femmes de travailler). Et cette étude fait resurgir le débat sur le niveau de l’impôt. Faut-il le réduire pour créer de l’emploi, faut-il l’augmenter pour financer des services publics ?
Miss France service public de la beauté
Une question que ne se pose pas celle qui à elle seule est devenue samedi soir un service public de la beauté. Miss France, Vaima-lama Chaves, originaire de Tahiti, qui se confie ce matin au Parisien-Aujourd’hui en France dans une interview totalement hors sol, totalement déconnectée des réalités que vivent les femmes d’aujourd’hui. Mais c’est peut-être ça le rôle d’une Miss, être hors sol, le temps d’une soirée, histoire de faire rêver.
Mais où est Marianne ?
C’est la photo du week-end, elle a circulé sur les réseaux sociaux provoquant des débats passionnés. On la doit à la performance d’une artiste luxembourgeoise qui a fait jaillir devant un cordon de CRS, cinq jeunes femmes déguisées en Marianne, sein nu, coiffée du bonnet phrygien révolutionnaire. Mais que ces Marianne sont jolies et fières et déterminées, toisant le cordon de CRS dans les rues de Paris. Sauf qu’il y a un mais... Dans le cordon de CRS se trouve une autre jeune femme, CRS, le regard aussi fier et déterminé que celles qui lui font face, la poitrine protégée par un bouclier qui rappelle les bas-reliefs libérateurs de l’Arc de Triomphe. Et des internautes ont lancé le débat. Elle est où Marianne ? Elle est avec les manifestantes éprises de liberté démocratique ou du côté de l’ordre qui est aussi une promesse de la République ? C’est tout le problème, ces jours-ci. Marianne ne sait plus où elle habite mais où qu’elle se trouve, on l’aime quand même.