Chaque matin, Aurélie Marcireau du Lab d'Europe 1 nous dévoile les coulisses de la politique.
L’Assemblée a enfin adopté son “dress code”pour l’hémicycle, tenue de ville exigée dorénavant donc.
Elle a ajouté également une interdiction du port de tout signe religieux “ostensible”, une mesure qui ne passe pas très bien.
Suite aux polémiques sur l’absence de cravates ou le port de maillot de foot dans l‘hémicycle, par notamment le député insoumis François Ruffin, l’Assemblée a adopté hier son “dress code”pour l’hémicycle.
On savait que François de Rugy voulait mettre fin à tous ces débats sur le prêt-à-porter dans l’hémicycle. En revanche, ce qu’on attendait moins c’est cette interdiction du port de tout signe religieux "ostensible" (mais également d'un uniforme, de logos ou messages commerciaux ou de slogans de nature politique).
Mais pourquoi ajouter un problème qui ne se posait pas ?
Annie Genevard, vice-présidente les Républicains de l’Assemblée, est d’ailleurs circonspecte. Elle a confié au journal la croix "Qu’on fasse en sorte d’éviter ces dérapages, je suis d’accord. Mais pourquoi étendre cela au port de signes religieux alors que le problème n’existe pas ? Vouloir réglementer ’’par prévention’’ comme l’a précisé François de Rugy est très périlleux".
"Pour l'instant, il n'y a pas de problème, donc c'est une précaution" explique en effet Yves Jégo, lui aussi membre du bureau de l’Assemblée. Vous noterez qu’il s’agit de la même formule que celle adoptée pour la loi de 2004 sur l’école.
Cette mesure ne fait pas l’unanimité loin de là.
Si du côté de la France insoumise on trouve ça très bien (mais on critique l’obligation de la tenue de ville), d’autres sont plus critiques comme par exemple Gilbert Collard, député Front national, mercredi après-midi sur LCP. Et de citer, entre autre, l’Abbé Pierre venu dans l’hémicycle en soutane. Carrément scandalisé, François Pupponi (député PS du Val d’Oise) qualifie la mesure de surréaliste. "Radicalisation de la laïcité" les mots sont forts. Il estime que l’Assemblée pourrait être condamnée pour non-respect du fait religieux et discrimination en vertu de son appartenance religieuse. Et puis quel effet dans les communes ou régions où des élus locaux portent une croix, une kippa ou un voile ? Pour résumer, François de Rugy pensait régler un problème, il vient d‘en créer un autre.