Hier dans Le Grand direct des Médias, Michel Field a annoncé l'arrêt de l'émission de David Pujadas, Des paroles et des actes.
Le fait média du jour, c’est bien sûr l’arrêt de Des paroles et des actes, l’émission politique de France 2 ne reviendra plus à l’antenne la saison prochaine, elle s’arrêtera au mois de juin. Un coup de tonnerre après cinq ans d’existence.
C’est Michel Field, le patron de l’info de France Télé, qui l’a annoncé hier dans le Grand direct des médias.
Michel Field était l'invité de Jean-Marc Morandini. Après un très bref passage à la tête de France 5, il a pris la direction de l’information de France Télévisions début décembre, avec une mission : opérer la mutation de la rédaction du groupe, à un an de la prochaine élection présidentielle.
Hier, il a pris sa première grande décision, un premier geste très fort en termes de programmation : l'arrêt de Des paroles et des actes.
On l’a compris, ce ne sont donc pas les audiences du magazine qui sont à l’origine de cette décision. Des audiences qui se situaient entre deux et deux millions et demi de téléspectateurs pour des parts d’audiences autour de 10 %.
Bien sûr, c’est en-dessous de la moyenne de la chaîne, mais c’est loin d’être déshonorant pour un magazine politique de près de deux heures, programmée en prime-time.
La raison invoquée par Michel Field, c’est l’évolution naturelle des choses. Avec ce constat : l’émission est arrivée à la fin d’un cycle. Des paroles et des actes a fait son temps. Elle était à l’antenne depuis 2011, elle avait fait son apparition dans les grilles de France 2, quelques mois avant la dernière élection présidentielle en remplacement d’À vous de juger, l’émission de débat menée par Arlette Chabot.
Ces derniers mois, l’émission avait fait parler d’elle, avec ce qu’on peut appeler quelques couacs. D’abord le 22 octobre et l’annulation surprise de la venue de Marine Le Pen, trois heures seulement avant le direct ce qui avait entraîné la déprogrammation en urgence de l’émission. Puis, le 4 février dernier où aucun membre du gouvernement ne s’était rendu sur le plateau pour débattre avec Nicolas Sarkozy.
Est-ce que ça signifie que France 2 n’aura plus de magazine politique ?
Bien sûr que non ! Ça ne vous a pas échappé, la prochaine élection présidentielle se tiendra dans un peu plus d’un an. Pas question pour le service public en général et pour France 2 en particulier de regarder passer les trains.
Michel Field le précisait d’ailleurs au micro de Jean-Marc Morandini, ce n’est pas une émission politique, mais bien deux qui sont au cœur des réflexions, au 8e étage de France Télé et qui pourraient voir le jour dès la rentrée prochaine.
Mais l’heure n’est pas encore aux annonces, ça discute dur pour trouver les bons formats et pour traiter le plus efficacement possible l’actualité politique extrêmement chargée de l’année à venir.
Ça discute notamment avec Léa Salamé. La chroniqueuse d’On n’est pas couché est pressentie pour intégrer l’un de ses deux magazines politiques, probablement au côté de David Pujadas, Michel Field l’a martelé hier. Malgré les rumeurs récurrentes, pas question de se séparer du présentateur du 20 heures.
Dans le même temps, la tension monte d’un cran autour de la chaîne info que prépare France Télévisions.
Cette annonce de l’arrêt de Des paroles et des actes intervient à un moment où les rédactions de France Télé sont très inquiètes sur leur sort. Notamment sur un sujet très chaud, le grand chantier prioritaire de Delphine Ernotte : ce fameux projet de chaîne info en continu qui verra le jour le 1er septembre prochain.
Ça coince d’abord sur le nom de cette future chaîne, qui pourrait, selon de nombreuses sources, être baptisée France Info TV. Une dénomination qui ferait disparaitre la marque "France TV info" qui est le nom du site internet des rédactions de France Télé et qui sonne comme un véritable désaveu pour les journalistes du groupe.
Mais ça n’est pas seulement sur le nom que ça bloque, c’est aussi sur l’organisation de cette nouvelle chaîne. Un projet d’accord était présenté hier aux syndicats qu'ils ont refusé en bloc avant de quitter la table des négociations. Selon eux, la direction tenteraient d’imposer aux journalistes de nouvelles attributions techniques et notamment le montage de leur reportages. Ils sont vent debout contre cette charge de travail supplémentaire.
Delphine Ernotte veut que cette nouvelle chaîne présente une information de qualité. Du côté des syndicats de France Télé ce matin, on est bien d’accord mais on veut que cette exigence n’en reste pas au stade des "paroles", mais qu’elle se traduise aussi en "actes".