Le présentateur météo Philippe Verdier a-t-il été écarté de l'antenne après son livre sur le climat et sa lettre ouverte à François Hollande ? Le monsieur météo de France 2 n'a pas assuré la présentations des bulletins météo de la chaîne hier.
Le fait média du jour, c’est cette question : Philippe Verdier, le Monsieur Météo de France 2, a-t-il été écarté de l’antenne à cause de son livre sur le réchauffement climatique ? Depuis plusieurs jours, il ne présente plus les bulletins météo et ça serait en lien avec ses propos qui remettent en cause le changement climatique.
Que trouve-t-on dans ce livre ?
On y trouve des propos assez éloignés de ce qu’on a l’habitude de lire ou d’entendre au sujet du réchauffement climatique. Dans Climat Investigation, c’est le titre de cette enquête sortie au début du mois d’octobre, Philippe Verdier veut démonter les peurs et les angoisses véhiculées autour du réchauffement de la planète. Pour faire la promotion son ouvrage, il a d’ailleurs réalisé un clip, une vidéo dans laquelle il promet de balancer sur un mensonge organisé à l’échelle mondiale.
Une musique anxiogène et des mots très forts : "otages", "scandale planétaire", "manipulations", "machine de guerre" et "conflits d’intérêt"… Philippe Verdier balance !
Il y a une forme de sensationnalisme sur la forme, mais sur le fond, c’est tout le contraire.
Sur 330 pages, le chef du service météo de France Télévisions, titulaire d’un master en développement durable, dénonce surtout l’alarmisme ambiant et le catastrophisme exagéré mis en scène autour du réchauffement climatique. Un discours très rare et à contre-courant des idées reçues.
Philippe Verdier a décidé aussi de s’en prendre aux politiques.
Dans ce livre, il cible les lobbys, les ONG environnementales, mais aussi les gouvernements.
Il interpelle aussi un homme : François Hollande, le président de la République, dans une lettre ouverte qu’il a publiée le jour de la sortie de son livre.
Il n’y va pas avec le dos de la cuillère : "Depuis plus d’un an, un refrain vert sur l’avenir de la planète revient dans chacun de vos discours."
"Vous dramatisez pour souligner votre volonté de rassembler les puissants et désamorcer le cataclysme annoncé" dit-il.
"Mais je peine à percevoir, dans vos paroles la sincérité et l’intention d’agir de manière posée et constructive. Entre vos mains, le climat n’est qu’une fiche parmi toutes les autres."
En clair, la volonté du chef de l’Etat ne serait qu’une manœuvre qui s’apparenterait à ce qu’on appelle le "green-washing", quand une marque ou une personnalité adopte une posture écolo simplement pour l’image.
Des propos très virulents qui tombent très mal : ça ne vous a pas échappé, nous sommes à quelques semaines de l’ouverture de la COP21, la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tiendra à Paris. Les pays du monde entier vont se pencher au chevet de la planète et tenter une énième fois de sauver ce qui est encore possible de sauver. Mais pour Philippe Verdier, ces conférences climatiques sont l’équivalent de réunions de copropriété. Dans ce contexte, remettre en cause la sincérité des propos de François Hollande ne plait pas à tout le monde.
France 2 aurait pris la décision de l’écarter de l’antenne.
C’est du moins ce que l’on peut constater. Philippe Verdier ne présente plus les bulletins météo depuis plusieurs jours, depuis qu’il s’exprime aussi ouvertement dans les médias et qu’il tient ses propos qui ne vont pas dans le sens du vent.
Ça ressemble un peu à une mise à l’écart et ça ne doit pas surprendre le principal intéressé. Il y a quelques jours, sur ce sujet, il répondait aux questions d’Anne-Sophie Lapix sur le plateau de C à vous.
Nous avons évidemment cherché à savoir si cette réputation de climato-sceptique avait un lien avec cette mise à l’écart. A France 2, on semble un peu gênés aux entournures. On botte en touche et on assure que le chef du service météo est en vacances. Des vacances prévues que Philippe Verdier avait prises pour se laisser le temps d’assurer la promotion de son livre. Or ce matin, plusieurs sources nous confirment qu’il n’en n’est rien.
Et puis quand on est promo, généralement, la logique, c’est qu’on ne refuse pas les sollicitations des médias. Nous avons joint hier les éditions Ring qui publient Climat Investigation mais là, on nous a assuré qu’il serait tout bonnement impossible de joindre l’auteur qui a donné des directives dans ce sens.
Ce matin, il semble qu’il y a bien un "problème Verdier"…