Un collectif a écrit un courrier au CSA pour réclamer des débats entre tous les candidats avant le premier tour de la présidentielle.
Ce matin, vous vous intéressez au temps de parole des candidats, alors qu’un collectif vient de demander l’organisation de trois débats télévisés, avant et après le premier tour de la présidentielle.
Un collectif baptisé "Trois débats sinon rien" vient de lancer une pétition pour réclamer encore plus de confrontations télévisées entre les candidats à l’Élysée, trois avant le premier tour, trois durant l’entre-deux-tours. Ce collectif constate l’appétit des téléspectateurs pour les débats politiques, notamment lors de la primaire de droite qui a rassemblé au total près de 22 millions de téléspectateurs. Il en appelle au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et aux patrons de chaînes.
Cette demande, si elle aboutit, donnera du pain sur la planche au CSA qui a revu de fond en comble les méthodes de calcul des temps de parole des candidats à la présidentielle. Notamment pour la période précédant la campagne officielle, une phase qui débutera le 1er février pour se terminer le 10 avril.
Une phase qui reposera désormais sur un principe d’équité et non sur un principe d’égalité. En clair, avant de donner la parole aux différents candidats, les médias audiovisuels vont devoir estimer leur poids politique, un peu au doigt mouillé, en fonction des résultats obtenus aux précédentes élections, en fonction des sondages d’intentions de vote mais aussi de leur capacité à manifester leur intention d’être candidat. Une mesure franchement pas évidente à mettre en place et particulièrement défavorable aux "petits candidats".
Pour rendre la chose un peu plus complexe, le CSA introduit aussi une autre notion : celle du temps d’antenne. Désormais, ce ne sont plus seulement les propos des candidats et de leurs soutiens qui seront pris en compte, mais aussi les commentaires, les éditoriaux ou même les présentations de sondages. En clair, un véritable casse-tête en perspective dans les rédactions.
Jeudi prochain, TF1 diffuse le premier des trois débats de la primaire de gauche. Quelles seront les règles applicables pour ce débat ?
Concrètement, aux yeux du CSA : aucune. Jusqu’au 1er février, nous nous trouvons encore dans une période de "pré-campagne" électorale, on se situe encore dans un processus interne aux partis. C’est donc aux organisateurs de ces consultations de définir les règles, entre eux.
Si le CSA se pose en garant du pluralisme politique, il estime qu’il n'a pas à intervenir lors des débats préliminaires. C’était valable pour la désignation du candidat de droite en octobre et novembre dernier.
Et il en ira de même aussi pour la campagne numérique. Les règles mises en place par le CSA portent sur les médias audiovisuels, sur les chaînes de télévision, sur les antennes radio, mais pas sur les médias en ligne.
À une époque où les réseaux sociaux et internet jouent un rôle de plus en plus important dans le débat démocratique, on peut s’en étonner.
Ce sera peut-être pour 2022…