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Chili, Liban, Hong-Kong..."La caractéristique de toutes ces rébellions est leur hétérogénéité, sans leader identifiable"

La Carte blanche de Catherine Nay
26 octobre 2019 Épisode · 0 min 0 sec · Société
Description

Ce samedi, Catherine Nay décrypte les raisons qui ont mené les habitants de plusieurs pays à manifester pour protester contre le pouvoir en place. 


Bonjour Catherine,

Bonjour Bernard, bonjour à tous.

Le monde entier descend dans la rue. Des centaines de milliers de personnes manifestent dans les rues de plusieurs capitales, c'est comme une fièvre contagieuse. Que cachent ces symptômes ?

Sans relation avec le réchauffement climatique, l'automne est brûlant sous beaucoup de latitudes. Au Chili, où le gouvernement est paralysé par des manifestations géantes - plus d'un million de personnes - c'est l'augmentation du prix du ticket de métro qui a mis le feu aux poudres. Au Liban, c'est une taxe sur les appels passés via WhatsApp. Taxe aussitôt retirée, mais le mouvement continue et s'amplifie. En Inde, c'est la hausse du prix de l'oignon qui a poussé les agriculteurs à barrer les routes. En Arabie Saoudite, où l'on croyait la contestation impensable en raison de la répression, c'est la taxe de 100% sur les narguilés dans les restaurants qui a déclenché la fureur.

Au Chili, en Haïti, en Bolivie, en Algérie, en Argentine, au Soudan, Ethiopie, Irak, République Tchèque, Hong-Kong, la Catalogne. c'est le même concert de protestations, parfois depuis des mois.

Pourquoi cette flambée a-t-elle lieu maintenant ?

C'est le ralentissement économique mondial. Le même ras-le-bol sur les inégalités, le coût de la vie, la corruption. Même si les niveaux de vie sont très variables : cela va de la grande misère haïtienne éternelle, les révoltes mettent en scène la famine, le désespoir matériel. Même chose au Venezuela ou en Argentine. Au Chili, dans un contexte de relative prospérité, les inégalités deviennent insupportables. On a assisté à des pillages de supermarchés, de stations-service. Au Liban, les manifestants dénoncent le communautarisme, le clientélisme ethnique. Un pays où les Chrétiens, les Sunnites, les Chiites, ont leurs intérêts propres, leurs partis.

Une séparation institutionnalisée. Or, ces derniers jours, on a vu des Chrétiens, des Sunnites, des Chiites, manifester ensemble pour dénoncer un système sur lequel les élites politiques de tous bords font leur beurre et se remplissent les poches. Les Libanais rejettent la faute sur toute la classe politique. A Hong-Kong ou en Catalogne, la dimension économique est plus faible. La revendication est d'abord politique. On réclame davantage d'autonomie et de libertés à Hong-Kong. et à Barcelone, on se bat entre pro et anti indépendantistes.

On s'interroge. Faut-il y voir l'embryon d'une rébellion à l'échelle mondiale, une big révolution ? Ou est-ce un mois d'octobre exceptionnellement agité ?

Partout, il y a ce sentiment d'injustice généralisée. Un rejet des institutions qui ne proposent plus un projet commun. Mais la caractéristique de toutes ces rébellions est leur hétérogénéité, sans leader identifiable. Plusieurs journaux chiliens faisaient ces jour-ci le parallèle entre la fronde chez eux et la crise des gilets jaunes en France, en rappelant que la recette du Président Macron a été d'organiser le grand débat et de lâcher du lest. Facture, au bas mot 12 milliards d'euros.

Il n'empêche. Les "gilets jaunes" continuent de manifester même si leur mobilisation a faibli.

Oui, mais leurs revendications sont moins ciblées qu'il y a un an. Leur mobilisation, chaque week-end pendant 8 mois, a provoqué un ralentissement de l'activité. Des commerces ont fait faillite, le tourisme en a pâti, il y a eu du chômage partiel.

Alors on se demande : où va le monde ?

Selon une étude publiée par le "New-York Times", plus la contestation se développe, moins elle obtient de résultats. On risque alors de se retrouver dans un monde où les soulèvements populaires perdent de leur caractère exceptionnel pour finir par faire partie du paysage.

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