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"Gilets jaunes" : "Ce qui fait peur, c'est que les Français affirment leur dégoût envers la politique"

Ce samedi, Catherine Nay décrypte "l'acte 9" des "gilets jaunes", la dernière petite phrase d'Emmanuel Macron et le désamour des Français pour la politique. Bonjour Catherine,Bonjour Bernard, bonjour à tous.Neuvième samedi de mobilisation des "gilets jaunes". Les Préfets redoutent des violences et de la casse. Pour la 9ème fois, les Français seront scotchés devant les chaînes d'infos. Lundi, Emmanuel Macron publiera sa lettre aux Français, qui devrait lancer le débat dans le pays. Façon d'apaiser les choses. Et toujours cette question : ça s'arrête quand ?Qui peut le dire ? Et vous voyez, parmi les choses extraordinaires, Emmanuel Macron candidat publiait un livre programme qu'il appelait "Révolution". Il voulait faire table rase du passé, éliminer les branches mortes du vieux monde. Et puis voilà que 18 mois après son élection, symbolique inouïe, il organise pendant trois mois dans le pays un débat autour des cahiers de doléances. Que les Français viennent, dans les mairies, exprimer leurs souhaits, leurs besoins. Mais les cahiers de doléances, comme c'est étrange : il y a 230 ans jour pour jour, Louis XVI consultait le Tiers-état, le peuple, pendant trois mois.Le peuple qui exhalait sa colère contre l'excès de charges et les privilèges de la noblesse. Le Roi n'était pas visé, pas encore. La royauté est morte deux ans plus tard, après la fuite du Roi à Varennes. Alors on s'interroge : dans son subconscient, que cherche ou redoute Macron ?Lundi, on saura ce que le Président propose au pays dans sa lettre. Une lettre, bonjour l'ancien monde !Oui, François Mitterrand, Nicolas Sarkozy, eux aussi avaient écrit des lettres aux Français, mais lorsqu'ils étaient en campagne, pas une fois élus. On saura lundi si le Président encadre le débat ou si les doléances sont extensibles à volonté. Et quelle réponse il entend apporter pour apaiser la fureur, l'ensauvagement du langage et les violences physiques. Beaucoup d'élus notent que sur les ronds-points, les "gilets jaunes" les plus modérés ont plié bagage et ont laissé la place à des gens plus radicaux. Mais les uns comme les autres disent leur détestation du Président. Et leur colère, telle une bête féroce, se nourrit de fantasmes, de "fake news" comme on dit.On l'a vu dans les Hautes-Alpes, où le ministre en charge des collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, a été apostrophé par une poignée de "gilets jaunes". Une dame parlant même de "gendarmes tueurs étrangers", de députés qui gagnent 20.000 euros par mois. Et on sait gré au jeune ministre de lui avoir cloué le bec, de manière à la fois ferme et polie, politique, juste. Et on a enfin trouver un politique.Oui, parce qu'en ce moment, avis au gouvernement et au Président, il faut faire très attention à ce que l'on dit.Justement, hier c'était reparti. Recevant les boulangers pour la galette des Rois à l'Elysée, le Président a lâché : "trop de Français oublient le sens de l'effort." Aussitôt, scandale sur les plateaux télé. Le Président attaquait les "gilets jaunes" et les réseaux sociaux de l'accabler pour son arrogance, son mépris. Oui, une fois de plus, le Président aurait été maladroit, selon eux. Mais au fait, les "gilets jaunes", ils sont combien ?Dans les plus grosses manifs, on en a compté 280.000, chiffre maximum qui décroit de week-end en week-end. Ça n'est pas rien mais même la CGT n'en ferait pas ses choux gras. Ils sont minoritaires et ont pour l'instant le soutien des Français. Mais une lassitude s'installe parce que les gens ont peur. Le boxeur qui frappe à terre un gendarme les a révulsés. Ils ne veulent plus de Macron c'est vrai, mais où est la solution alternative ? Personne ne canalise cette colère.On se gargarise avec Marine Le Pen. Mais hier, dans le Figaro, enquête du CEVIPOF : 62% des Français disent n'avoir jamais eu confiance en elle. Même chose pour Laurent Wauquiez. Mélenchon, avec 61%, fait juste un peu mieux. Mais ce qui fait peur, c'est que les Français affirment leur défiance et même leur dégoût envers la politique. Et vous voyez, on n'est pas sorti de l'auberge. 

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À propos

Ce samedi, Catherine Nay décrypte "l'acte 9" des "gilets jaunes", la dernière petite phrase d'Emmanuel Macron et le désamour des Français pour la politique. 


Bonjour Catherine,

Bonjour Bernard, bonjour à tous.

Neuvième samedi de mobilisation des "gilets jaunes". Les Préfets redoutent des violences et de la casse. Pour la 9ème fois, les Français seront scotchés devant les chaînes d'infos. Lundi, Emmanuel Macron publiera sa lettre aux Français, qui devrait lancer le débat dans le pays. Façon d'apaiser les choses. Et toujours cette question : ça s'arrête quand ?

Qui peut le dire ? Et vous voyez, parmi les choses extraordinaires, Emmanuel Macron candidat publiait un livre programme qu'il appelait "Révolution". Il voulait faire table rase du passé, éliminer les branches mortes du vieux monde. Et puis voilà que 18 mois après son élection, symbolique inouïe, il organise pendant trois mois dans le pays un débat autour des cahiers de doléances. Que les Français viennent, dans les mairies, exprimer leurs souhaits, leurs besoins. Mais les cahiers de doléances, comme c'est étrange : il y a 230 ans jour pour jour, Louis XVI consultait le Tiers-état, le peuple, pendant trois mois.

Le peuple qui exhalait sa colère contre l'excès de charges et les privilèges de la noblesse. Le Roi n'était pas visé, pas encore. La royauté est morte deux ans plus tard, après la fuite du Roi à Varennes. Alors on s'interroge : dans son subconscient, que cherche ou redoute Macron ?

Lundi, on saura ce que le Président propose au pays dans sa lettre. Une lettre, bonjour l'ancien monde !

Oui, François Mitterrand, Nicolas Sarkozy, eux aussi avaient écrit des lettres aux Français, mais lorsqu'ils étaient en campagne, pas une fois élus. On saura lundi si le Président encadre le débat ou si les doléances sont extensibles à volonté. Et quelle réponse il entend apporter pour apaiser la fureur, l'ensauvagement du langage et les violences physiques. Beaucoup d'élus notent que sur les ronds-points, les "gilets jaunes" les plus modérés ont plié bagage et ont laissé la place à des gens plus radicaux. Mais les uns comme les autres disent leur détestation du Président. Et leur colère, telle une bête féroce, se nourrit de fantasmes, de "fake news" comme on dit.

On l'a vu dans les Hautes-Alpes, où le ministre en charge des collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, a été apostrophé par une poignée de "gilets jaunes". Une dame parlant même de "gendarmes tueurs étrangers", de députés qui gagnent 20.000 euros par mois. Et on sait gré au jeune ministre de lui avoir cloué le bec, de manière à la fois ferme et polie, politique, juste. Et on a enfin trouver un politique.

Oui, parce qu'en ce moment, avis au gouvernement et au Président, il faut faire très attention à ce que l'on dit.

Justement, hier c'était reparti. Recevant les boulangers pour la galette des Rois à l'Elysée, le Président a lâché : "trop de Français oublient le sens de l'effort." Aussitôt, scandale sur les plateaux télé. Le Président attaquait les "gilets jaunes" et les réseaux sociaux de l'accabler pour son arrogance, son mépris. Oui, une fois de plus, le Président aurait été maladroit, selon eux. 

Mais au fait, les "gilets jaunes", ils sont combien ?

Dans les plus grosses manifs, on en a compté 280.000, chiffre maximum qui décroit de week-end en week-end. Ça n'est pas rien mais même la CGT n'en ferait pas ses choux gras. Ils sont minoritaires et ont pour l'instant le soutien des Français. Mais une lassitude s'installe parce que les gens ont peur. Le boxeur qui frappe à terre un gendarme les a révulsés. Ils ne veulent plus de Macron c'est vrai, mais où est la solution alternative ? Personne ne canalise cette colère.

On se gargarise avec Marine Le Pen. Mais hier, dans le Figaro, enquête du CEVIPOF : 62% des Français disent n'avoir jamais eu confiance en elle. Même chose pour Laurent Wauquiez. Mélenchon, avec 61%, fait juste un peu mieux. Mais ce qui fait peur, c'est que les Français affirment leur défiance et même leur dégoût envers la politique. Et vous voyez, on n'est pas sorti de l'auberge. 

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