"L'intérêt de 'Passions', c'est que Nicolas Sarkozy revisite toute une période de sa vie où l'amertume est absente"
Ce samedi, Catherine Nay s'intéresse à "Passions", le dernier livre publié par Nicolas Sarkozy.Bonjour Catherine,Bonjour Bernard, bonjour à tous. Nicolas Sarkozy publie "Passions". C'est son 9ème livre. La chronique trépidante, qui va de ses débuts en politique jusqu'à son élection en 2007. Y a-t-il derrière ses nouveaux écrits un dessein caché politique, le retour, le recours ? Vous l'avez lu, Catherine.Oui, 359 pages. Pourquoi écrire ? Pour le plaisir, d'abord. Parce que le livre donne une épaisseur qu'aucun discours, ni aucune émission de radio ou de télévision ne sera capable d'apporter. Il s'inscrit dans la durée, c'est lui qui le dit. "Toute ma vie, j'ai eu de la chance". Bien sûr, les épreuves ne l'ont pas épargné. Il a eu son lot d'échecs personnels et professionnels. "Mais, dit-il, je ne me suis jamais ennuyé". L'intérêt de "Passions", c'est que Nicolas Sarkozy revisite toute une période de sa vie, où l'amertume est absente. C'est un entre-lac d'anecdotes, de commentaires, avec toujours du sentiment et des sentiments, car il dit ce qu'il pense des uns, des autres, de lui-même aussi."J'ai eu tort, j'ai été trop arrogant, trop pressé, trop satisfait de ma personne. Mais tout ça, dit-il, était dû à mon inexpérience, mot qui revient souvent. Combien de fois me faudra-t-il répéter que l'expérience est irremplaçable ?". Suivez son regard du côté de l'actuel Président.Dans ce livre, on découvre un Nicolas Sarkozy qui a l'art du portrait.Il écrit sans fard. Et c'est l'un des grands intérêts du livre. Ses portraits sonnent étonnamment justes et fins. En particulier, ceux de Philippe Séguin, Jean-Louis Borloo, Dominique de Villepin. Bien sûr, il y a ceux qu'il aime, ses fidèles : Brice Hortefeux, Franck Louvrier, Frédéric Péchenart, Pierre Charron, et ceux qu'il n'aime pas du tout : François Hollande, Ségolène Royal, Nicolas Hulot, dont il moque le spectacle gênant de celui qui quittait le gouvernement sur un coup de tête et qui pleurait. Il y a ceux qu'il admire : Simone Veil, et même François Mitterrand, avec qui il fit un voyage en Ouzbékistan, et où celui-ci lui avait dit : "Ce qui compte en politique, c'est la ténacité. Moi, j'ai mis 30 ans pour y arriver".Il raconte aussi ses rapports avec Chirac.Un homme qu'il a beaucoup admiré, pour son tonus, son énergie. Mais il explique pourquoi, peu à peu, il lui a préféré Balladur. "Chirac fonçait, alors je fonçais moi aussi". Mais il reconnaît que sur le plan des convictions, il lui donnait le tournis, passant du gaullisme souverainiste au réganisme thatchérien. Puis virage à gauche avec la fracture sociale. Chirac, qui voulait faire entrer la Turquie dans l'Europe. Tandis qu'avec Balladur, il a découvert le plaisir de travailler, de réfléchir, de raisonner. Un homme d'une finesse peu commune, bienveillant, réformateur, qui lui a beaucoup apporté. Jacques Chirac ne l'a ému que le jour de la passation de pouvoirs. Il allait quitter l'Elysée, et lui arrivait. Et ce jour-là, pour la première fois, Nicolas Sarkozy tutoyait Chirac, ce qu'il avait refusait de faire jusque-là.En revanche, il est très amical envers Bernadette Chirac.Elle aussi lui a toujours manifesté beaucoup d'amitié. Et puis il raconte cette scène incroyable, le jour de la disparition de Laurence. Elle lui avait téléphoné en larmes lui demandant de la rejoindre à son domicile, où le corps de sa fille reposait sur le lit. Il avait tenté d'apaiser son chagrin, un moment inoubliable.C'est une succession de scènes prises sur le vif.Oui. Vous vous souvenez de l'affaire "Human Bomb", en mai 93. Un homme qui avait pris en otage une classe maternelle à Neuilly, dont il était le maire. Il menaçait de tout faire exploser. Et lui était entré dans la salle de classe pour essayer de négocier avec le preneur d'otages. Mais il le dit : "Ce n'est pas moi qui en ait eu l'idée. Je n'ai pas eu le choix. J'ai juste exécuté ce que le chef du raid de l'époque me demandait de faire. Et j'ai eu peur, peur d'échouer, peur de mourir." Là, il ne joue pas les héros, il est sincère.Et puis il y a la vie, ses femmes, l'amour.Cécilia, dont il reconnaît à travers les lignes qu'elle lui en a fait baver. Par exemple, en lui annonçant qu'elle voulait divorcer le jour où il débattait avec Ségolène Royal entre les deux tours. Elle, qui l'avait chassé du domicile conjugal, qui n'a pas été voter pour lui au 2ème tour. Un calvaire jusqu'au divorce, jusqu'à la renaissance, grâce à Carla, le grand amour de sa vie, sa chance.Alors il revient ou il ne revient pas ?Oui, il revient. Il va faire des signatures de livre...
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Ce samedi, Catherine Nay s'intéresse à "Passions", le dernier livre publié par Nicolas Sarkozy.
Bonjour Catherine,
Bonjour Bernard, bonjour à tous.
Nicolas Sarkozy publie "Passions". C'est son 9ème livre. La chronique trépidante, qui va de ses débuts en politique jusqu'à son élection en 2007. Y a-t-il derrière ses nouveaux écrits un dessein caché politique, le retour, le recours ? Vous l'avez lu, Catherine.
Oui, 359 pages. Pourquoi écrire ? Pour le plaisir, d'abord. Parce que le livre donne une épaisseur qu'aucun discours, ni aucune émission de radio ou de télévision ne sera capable d'apporter. Il s'inscrit dans la durée, c'est lui qui le dit. "Toute ma vie, j'ai eu de la chance". Bien sûr, les épreuves ne l'ont pas épargné. Il a eu son lot d'échecs personnels et professionnels. "Mais, dit-il, je ne me suis jamais ennuyé". L'intérêt de "Passions", c'est que Nicolas Sarkozy revisite toute une période de sa vie, où l'amertume est absente. C'est un entre-lac d'anecdotes, de commentaires, avec toujours du sentiment et des sentiments, car il dit ce qu'il pense des uns, des autres, de lui-même aussi.
"J'ai eu tort, j'ai été trop arrogant, trop pressé, trop satisfait de ma personne. Mais tout ça, dit-il, était dû à mon inexpérience, mot qui revient souvent. Combien de fois me faudra-t-il répéter que l'expérience est irremplaçable ?". Suivez son regard du côté de l'actuel Président.
Dans ce livre, on découvre un Nicolas Sarkozy qui a l'art du portrait.
Il écrit sans fard. Et c'est l'un des grands intérêts du livre. Ses portraits sonnent étonnamment justes et fins. En particulier, ceux de Philippe Séguin, Jean-Louis Borloo, Dominique de Villepin. Bien sûr, il y a ceux qu'il aime, ses fidèles : Brice Hortefeux, Franck Louvrier, Frédéric Péchenart, Pierre Charron, et ceux qu'il n'aime pas du tout : François Hollande, Ségolène Royal, Nicolas Hulot, dont il moque le spectacle gênant de celui qui quittait le gouvernement sur un coup de tête et qui pleurait. Il y a ceux qu'il admire : Simone Veil, et même François Mitterrand, avec qui il fit un voyage en Ouzbékistan, et où celui-ci lui avait dit : "Ce qui compte en politique, c'est la ténacité. Moi, j'ai mis 30 ans pour y arriver".
Il raconte aussi ses rapports avec Chirac.
Un homme qu'il a beaucoup admiré, pour son tonus, son énergie. Mais il explique pourquoi, peu à peu, il lui a préféré Balladur. "Chirac fonçait, alors je fonçais moi aussi". Mais il reconnaît que sur le plan des convictions, il lui donnait le tournis, passant du gaullisme souverainiste au réganisme thatchérien. Puis virage à gauche avec la fracture sociale. Chirac, qui voulait faire entrer la Turquie dans l'Europe. Tandis qu'avec Balladur, il a découvert le plaisir de travailler, de réfléchir, de raisonner. Un homme d'une finesse peu commune, bienveillant, réformateur, qui lui a beaucoup apporté. Jacques Chirac ne l'a ému que le jour de la passation de pouvoirs. Il allait quitter l'Elysée, et lui arrivait. Et ce jour-là, pour la première fois, Nicolas Sarkozy tutoyait Chirac, ce qu'il avait refusait de faire jusque-là.
En revanche, il est très amical envers Bernadette Chirac.
Elle aussi lui a toujours manifesté beaucoup d'amitié. Et puis il raconte cette scène incroyable, le jour de la disparition de Laurence. Elle lui avait téléphoné en larmes lui demandant de la rejoindre à son domicile, où le corps de sa fille reposait sur le lit. Il avait tenté d'apaiser son chagrin, un moment inoubliable.
C'est une succession de scènes prises sur le vif.
Oui. Vous vous souvenez de l'affaire "Human Bomb", en mai 93. Un homme qui avait pris en otage une classe maternelle à Neuilly, dont il était le maire. Il menaçait de tout faire exploser. Et lui était entré dans la salle de classe pour essayer de négocier avec le preneur d'otages. Mais il le dit : "Ce n'est pas moi qui en ait eu l'idée. Je n'ai pas eu le choix. J'ai juste exécuté ce que le chef du raid de l'époque me demandait de faire. Et j'ai eu peur, peur d'échouer, peur de mourir." Là, il ne joue pas les héros, il est sincère.
Et puis il y a la vie, ses femmes, l'amour.
Cécilia, dont il reconnaît à travers les lignes qu'elle lui en a fait baver. Par exemple, en lui annonçant qu'elle voulait divorcer le jour où il débattait avec Ségolène Royal entre les deux tours. Elle, qui l'avait chassé du domicile conjugal, qui n'a pas été voter pour lui au 2ème tour. Un calvaire jusqu'au divorce, jusqu'à la renaissance, grâce à Carla, le grand amour de sa vie, sa chance.
Alors il revient ou il ne revient pas ?
Oui, il revient. Il va faire des signatures de livre...
Europe 1
"Au Cœur du Crime" vous propose de (re)découvrir en podcast l'émission culte d’Europe1 "Crime Story" incarnée en 1988 par Serge Sauvion, acteur qui a notamment doublé le comédien Peter Falk.. Inspiré des plus grands romans policiers anglo-saxons, dans lesquelles les disparitions mystérieuses et les meurtres de sang-froid sont monnaie courante, ce podcast est un polar audio qui vous met au défi de résoudre de véritables énigmes policières. Chaque mardi et chaque vendredi écoutez un nouvel épisode intense et immersif."Au Cœur du Crime" est disponible sur le site et l’application Europe 1 ainsi que sur toutes les plateformes d’écoute.
Julien Pichené
"Au Coeur de l'Actu", c'est le podcast de la rédaction d'Europe 1 qui vous éclaire sur les sujets qui font l'actualité. Découvrez nos formats courts "10 minutes pour tout savoir" et nos séries documentaires, enrichis avec les archives de la radio.
Olivier Delacroix
Au cœur de la nuit, les auditeurs se livrent en toute liberté aux oreilles attentives et bienveillantes d'Olivier Delacroix, du lundi au jeudi, et de Valérie Darmon, du vendredi au dimanche. Pas de jugements ni de tabous, une conversation franche mais aussi des réponses aux questions que les auditeurs se posent. Un moment d'échange et de partage propice à la confidence pour repartir le cœur plus léger. Si vous aussi vous souhaitez témoigner, laissez vos coordonnées en appelant Europe 1 au : 01 80 20 39 21 (numéro non surtaxé).
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Tous les soirs du lundi au vendredi entre 22h15 et 22h30 Ombline Roche vous plonge dans les musiques des années Top 50 sur Europe 1. Et si vous en voulez plus, rendez-vous les samedis et dimanches entre 21h et 22h !
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Deux heures de direct à l'écoute de celles et ceux qui font le monde : le raconter, le décrypter et l'analyser pour donner des clés de lecture et de compréhension aux auditeurs.
Europe 1
Qui sont réellement ces icônes qui ont marqué la France et leur époque ?Ce nouveau podcast d'archives vous transporte dans le passé et retrace pour vous les parcours et épreuves hors du commun de ces artistes et grandes personnalités françaises. Comment sont nées ces légendes aux destins extraordinaires ? Des récits uniques, racontés par les grandes voix d'Europe 1 !
Pierre de Vilno
Le tour complet de l'actualité en compagnie de Pierre de Vilno et de la rédaction d'Europe 1 de 19 heures à 21 heures.
Hervé Mathoux
Chaque parcours de vie est constitué de réussites mais aussi… d’échecs. Bien souvent, ceux-ci nous renforcent et nous apprennent autant, si ce n’est plus que les succès. Dans cette nouvelle série d’entretiens, le journaliste Hervé Mathoux évoque avec son invité ses plus beaux "accidents". Première personnalité à se plier à l’exercice : l’acteur Denis Podalydès, sociétaire de la comédie française.
Céline Géraud
Tous les jours de la semaine pendant les fêtes, Céline Géraud fait un point de l'actualité à la mi-journée avec Europe 1 13h. Au programme : des reportages, des invités et la parole des experts et journalistes de la rédaction en studio pour apporter un éclairage supplémentaire.