René Dosière affirme qu'il y a 450 partis politiques en France.
Le Vrai-Faux de l’Info avec le coup de gueule d’un chien de garde de la vie publique.
Le député René Dosière, infatigable pourfendeur des dérives de la vie publique, a présenté hier ses propositions pour moraliser vraiment la vie publique. Le projet du gouvernement selon lui, ne va pas assez loin, notamment sur le financement des partis politiques.
René Dosière : "Je veux empêcher qu’il y ait 450 partis politiques en France. Ce qui est absurde".
Il y a 450 partis politiques en France, c’est vrai ou c’est faux ?
C’est vrai, 451 exactement selon la Commission nationale des Comptes de campagne. C’est 16 fois plus qu’en 1990, le nombre de partis a littéralement explosé. Pourquoi ? D’abord, parce que créer un parti en France, c’est très facile. Il suffit de le déclarer en préfecture et de désigner un mandataire qui s’occupera des comptes. Ensuite, cela présente énormément d’avantages en terme de financement. Un parti peut récolter des dons de personnes physiques, jusqu’à 7.500 euros, ce qu’une association ne peut pas faire. Il peut toucher des subventions s’il remplit certaines conditions, et surtout il peut reverser cet argent à un autre parti politique. On a donc vu ces dernières années une foule de micro-partis se créer pour soutenir tout un tas de campagnes comme celles de Valérie Pécresse, de Manuel Valls ou des candidats de telle ou telle ville aux municipales. Cela permettait en fait de multiplier les sources de financement. Ce système a changé en 2013, maintenant une seule personne ne peut donner qu’une fois, à un seul parti. Du coup, pas mal de formations se sont laissées mourir. En 2015, sur les 450 partis existants, seuls 338 ont effectivement déposé leurs comptes, ce sont les partis qu’on considère actifs.
338 c’est énorme. C’est quoi ces partis ?
Beaucoup de structures locales pour soutenir des personnalités et quelques mouvements régionaux comme Territoires en mouvement ou Parti du Peuple Breton. À chaque élection de nouvelles formations voient le jour comme un nouveau parti animaliste, la voix des animaux va présenter cette année 147 candidats aux législatives. Et c’est là qu’on touche le cœur du problème. Tous les dons aux partis, même s’ils ne font pas voix, sont défiscalisés à hauteur de 66%. C’est une façon d’exister et de capter de l’argent public. Et pour ceux qui font un peu plus d’audience, qui peuvent aligner des candidats, il suffit de faire plus d’1% dans 50 circonscriptions pour toucher des subventions, 1,4 euro par voix récoltées. Mais 1%, dans l’Aude ou dans le Doubs, c’est 800 voix, c’est facile. En 2012, 53 partis ont ainsi décroché le jackpot et c’est ce que visent ces formations, les partis classiques et les autres. Un parti de la Jeunesse va présenter 65 candidats cette année et le Parti Égalité et Justice, un parti islamiste, sera présent fans 52 circonscriptions. S’il passe la barre des 1%, il sera subventionné. Et c’est avec cette facilité que René Dosière veut en finir. Il propose de relever la barre à 100 candidats et 2,5% des voix pour obtenir le statut de parti politique. Dans le projet du gouvernement, il n’en est pour l’instant pas du tout question.