Non, les compteurs Linky ne sont pas dangereux pour la santé : à 20 centimètres du boitier, les niveau maximaux de champs électromagnétiques restent 100 à 600 fois inférieurs aux valeurs réglementaires.
Vrai-Faux : la fronde s’organise contre les compteurs Linky.
Ces compteurs électriques intelligents continuent d’être déployés par l’installateur Enedis, et suscitent une foule d’inquiétudes. Trop chers, intrusifs, dangereux pour la santé… Une vingtaine de tribunaux ont été saisis, et à Paris la conseillère de la France Insoumise Danièle Simonnet demande que la ville s’y oppose, en reprenant l’argument qui a le plus d'impact :
"Cette technologie Linky pose des problèmes concernant la santé, parce que cela nous expose à un supplément d’ondes électromagnétiques. C’est problématique, notamment pour les personnes électrohypersensible, mais pas que."
Les compteurs Linky posent un problème de santé. Vrai ou Faux ?
C'est faux. Ces compteurs Linky ne posent pas de problème de santé, même si l’inquiétude est compréhensible : elle repose sur la crainte que l'accumulation d'appareils émetteurs dans notre environnement, avec les portables, les micro-ondes, les antennes-relais, pourraient entraîner des troubles. Mais ces compteurs justement, émettent un champ très faible : ils transmettent par le réseau de câbles électriques, et les mesures les plus récentes de l’Agence Nationale des Fréquences, chez des particuliers l’ont montré : à 20 cm du boitier, les niveaux maximaux de champs électromagnétiques mesurés restent 100 à 600 fois inférieurs aux valeurs limite réglementaires : ils émettent 100 fois moins que votre réfrigérateur. Donc non, ce n'est pas dangereux. Alors certes, de type de fréquences a été classé cancérigène possible par l'OMS, mais c'est comme le café, certains cornichons ou dérivés de benzène : cela reflète les interrogations des chercheurs, pas la dangerosité.
Ce qu’on craint, c’est l’accumulation de ces ondes dans notre environnement.
Il faut comprendre de quoi on parle. Ces ondes radiofréquences, qui sont partout dans notre quotidien, ne sont pas des rayons X : les énergies mises en jeu vont pas casser votre code moléculaire. Des centaines d'études ont été conduite depuis 20 ans pour en mesurer les effets, notamment parce que des personnes ont développé des symptômes, qu’elles attribuent (en auto-diagnostic) à une hyper-sensibilité aux ondes. Ces symptômes sont réels : maux de têtes, troubles du sommeil, et ces personnes sont vraiment malades au point que leur vie peut devenir un calvaire. Cependant, on n'a jamais pu établir de lien entre ces symptômes, et les ondes. Donc on continue à chercher. Une vingtaine d'études ont montré que ces gens développaient des symptômes quand ils se pensaient exposées, alors que ce n'était pas le cas, il y a donc sans doute une part d’effet "nocebo" : Les personnes qui s'en plaignent pensent que les ondes sont nocives, donc elles développent des symptômes.. L’Anses, dans un récent rapport, n’exclue pas l’existence d’une « affection organique non-identifiée » dont il s’agira d’identifier la cause (Existe-t-il un terrain migraineux chez ces personnes, par exemple.)
Mais concernant l’exposition aux ondes dans les limites réglementaires actuellement fixées, le consensus scientifique est assez unanime : les autorités sanitaires internationales, européennes et nationales ont toutes conclu qu’il n’y avait pas de risque avéré pour la santé. Il faut donc rester prudent lorsque l’on agite l’argument du risque, car cela conforte une foule de charlatans qui vendent (très cher) des sprays, des patchs, des bodys pour bébés, ou même des caleçons anti-ondes : un business très lucratif se nourrit de ces peurs.
Alors qu’il y a d’autres arguments contre les compteurs
Le premier, leur coût : plus de 5 milliards d'euros, que les clients vont devoir payer dès 2021. Pour un bénéfice modéré pour le consommateur : la Cour des Comptes estime que les économies d’énergies, espérées de ce nouveau système, seront très limités, mais pas les bénéfices que réalisera l’entreprise. L’installation de ces nouveaux compteurs pourrait lui rapporter 500 millions d’euros.