Donald Trump visé par une enquête criminelle

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SAISON 2016 - 2017, modifié à

Xavier Yvon revient sur l'ouverture d'une enquête criminelle contre Donald Trump, et sur la fusillade qui a touché des élus républicains la semaine dernière. 

Ce matin, une "dream team", pas de sportifs, mais d’enquêteurs, portrait de l’équipe de juristes qui embarrasse Donald Trump. La fusillade contre des élus républicains qui pose la question de la violence verbale en politique et on évoquera aussi la mise en garde du NYTimes à Emmanuel Macron.

Jusqu’à cette semaine, Donald Trump n’était pas encore directement concerné par les investigations dans la tentaculaire affaire russe mais mercredi, on appris que le président des Etats-Unis était désormais la cible d’une enquête criminelle. Il l’a lui-même confirmé sur Twitter. Le procureur spécial en charge de l’enquête russe soupçonne Donald Trump d’avoir fait entrave à la justice.

Oui, ça lui pendait au nez, mais désormais c’est une certitude. Robert Mueller veut savoir si oui ou non Donald Trump a fait pression pour enterrer une partie de l’enquête russe. Robert Mueller c’est le nouveau meilleur ennemi de Donald Trump. Ancien directeur du FBI, très respecté, il est l’homme qui mène les investigations sur les soupçons de collusion entre l’équipe Trump et la Russie pendant la campagne. Il a le statut de "procureur spécial", c’est-à-dire un magistrat qu’on nomme dans les affaires où l’on pense qu’il faut le maximum d’indépendance par rapport au pouvoir. Bill Clinton y a eu droit, Richard Nixon aussi, pour le Watergate et ce "procureur spécial" a tout pouvoir pour recruter ses propres enquêteurs. Lui-même superstar de la justice, Robert Mueller est en train de former ce que les médias américains appellent une dream-team, une ligue de super-héros, résume l’humoriste Stephen Colbert.

"Mueller c’est Batman et il recrute Flash, Wonderwoman et autres pour former la Ligue de l’Obstruction à la Justice". Et c’est vrai qu’à voir le profil de ses enquêteurs, la comparaison est à peine exagérée, on y trouve :

-      Un ex-agent du FBI qui a arrêté l’un des terroristes les plus recherchés par les Américains

-      Un des meilleurs avocats pénalistes du pays, qui a plaidé plus d’une centaine d’affaires devant la Cour Suprême

-      Un procureur qui a passé sa carrière à lutter contre le crime organisé

-      Un ancien de l’enquête du Watergate, qui a fait tomber le président Nixon

-      Une spécialiste du crime en col-blanc

Le camp Trump critique ce casting, car certaines de ces recrues ont été des donateurs du parti démocrate. Ils ne seraient donc pas assez impartiaux. On estime que cette équipe cadors devrait comporter entre 50 et 100 juristes et enquêteurs, une taille comparable à celle du Watergate.

Cette semaine, Xavier, il y a aussi cette fusillade qui a ému toute l’Amérique : un tireur a pris pour cible des élus républicains qui s’entraînaient au baseball, blessant 6 personnes dont le n°3 de la Chambre (éventuellement actualiser avec son état de santé il est encore à l’hôpital)

Oui le tireur, qui a été tué par la police, avait visiblement des motivations politiques. C’était un militant de gauche aux propos violents contre Trump. La classe politique a fait bloc, on a vécu un moment d’union nationale assez rare en ce moment. Les responsables des partis n’ont pas cherché à trouver des coupables. Mais il y a eu des polémiques récemment autour du discours anti-Trump. La pièce Jules Cesar de Shakespeare jouée en ce moment à New York met en scène un empereur romain ressemblant bcp à Donald Trump et la scène de son assassinat a choqué, à tel point que des sponsors se sont retirés de ce fameux festival de théatre de Central Park. Une humoriste obligée de s’excuser pour un mauvais sketch où elle montrait une tête de Trump décapité et donc inévitablement, parmi les soutiens du président, certains, comme sa conseillère Kelyanne Conway, ont expliqué que cette fusillade était la conséquence de toute cette ambiance.

Une commentatrice démocrate lui a répondu en lui rappelant la liste des surnoms insultants que Donald Trump aime donner à ses adversaires : Hillary la pourrie, Bernie le dingue, Ted Cruz le menteur, le p’tit Marco Rubio et bien sur Pocahontas pour une sénatrice d’origine indienne.

Cette semaine, Xavier, vous avez aussi repéré un édito du NYTimes qui nous concerne directement

Oui, un texte critique assez rare dans la presse américaine sur Emmanuel Macron. C’est l’édito de la rédaction du NYTimes de mardi dernier intitulé "le pouvoir sans entraves du président français". Le raz-de-marée d’En Marche! aux législatives va renforcer la mainmise d’Emmanuel Macron, qui pourrait être tenté, écrit le NYtimes, "d’abuser du pouvoir exécutif", citant l’exemple de la lutte contre le terrorisme. Le projet d’inscrire l’état d’urgence dans une loi est "alarmant", selon le journal. Ce serait un "frein permanent aux droits des Français" qui autoriserait notamment les perquisitions sans mandats, et les assignations à résidence. Et le New York Times appelle le Conseil Constitutionnel à s’y opposer. Sinon, écrit le journal, la "promesse de Macron d’un nouveau départ pour la France pourrait bien tourner en une République plus répressive".

Emmanuel Macron qui maîtrise très bien l’anglais a peut-être lu cet édito et reçu le message ou bien il aura tout simplement écouté votre chronique, Xavier. A dimanche prochain..

A dimanche prochain !