Anne Cazaubon nous invite à oser ouvrir grand les yeux sur certaines de nos relations amicales qui ne nous nourrissent plus vraiment ou qui ne marchent qu’à sens unique !
Aujourd’hui, Anne Cazaubon, on va faire un brin de ménage avec vous…
Après votre intérieur, votre penderie, votre sac à main, le garage, le grenier, la cave, je vous propose aujourd’hui de faire un peu de tri dans votre entourage. Oui, de couper quelques branches pourries pour laisser pousser le nouveau. Peut-être est-il temps de reconsidérer quelques-unes de vos relations, ou de les remettre à leur juste place, afin d’ouvrir la porte à de nouvelles connexions, à de nouvelles rencontres, à de nouvelles personnes qui poseraient un regard nouveau sur vous, un regard sur ce que vous êtes "ici et maintenant" et pas un regard daté, qui n’est plus d’actualité, qui vous ramène sans cesse vers qui vous étiez il y a 5, 10 ou 15 ans.
Comment on fait pour faire le tri dans nos relations ?
C’est difficile parce qu’en apparence, pas de date de péremption sur un lien d’amitié, ni d’assurance-longévité. On connaît tous cela, les amis d’enfance avec lesquels on a plus rien en commun (si ce n’est l’enfance justement) mais que l’on continue à voir par loyauté, par fidélité, (et dans loyauté ou fidélité, cherchez bien, oui, il n’y a ni envie, ni désir !). Et puis, parfois, c’est idyllique. On reprend la conversation là où l’on l’avait laissée, chacun est respectueux du chemin qu’emprunte l’autre, sauf que de temps en temps, la relation ne fait que nourrir la frustration. On l’a tous vécu : "J’ai été très présente pour elle au moment du décès de son père et là, elle n’est pas là pour moi, alors que je suis en train de me séparer." Ou, "je me suis tapé tous ses déménagements, c’est toujours moi qui appelle, et si je n’initiais pas la relation, on ne se verrait plus depuis belle lurette." C’est ce sentiment, d’avoir l’impression d’une relation à "sens unique" qui génère souvent l’envie de prendre ses distances.
Aux grands maux, les grands remèdes. Si je vis de la frustration dans ma relation amicale, c’est que mon besoin n’est pas nourri. Et la première étape pour faire le tri justement, c’est d’identifier mes besoins pour savoir ce qui est important pour moi, ce qui contribue à mon équilibre. Et comme on est tous unique, on a chacun besoin de relation différente. Est-ce que j’ai besoin d’attention (et donc d’amis qui régulièrement prennent de mes nouvelles) ? Est-ce que j’ai besoin de reconnaissance (auquel cas, je recherche des relations amicales dans lesquelles je vais sentir que je compte pour l’autre) ? Est-ce que j’ai besoin de rire (et que cet espace amical soit le lieu de fous rires et de légèreté) ou plutôt de protection ? Est-ce que j’ai besoin d’appartenir à un groupe ou est-ce que j’ai plutôt soif d’autonomie (et donc d’amis qui ne m’imposent rien, et qui respectent mon envie de liberté, d’être là ou non) ? C’est très important d’identifier ses besoins, car c’est un temps précieux de gagné. Si je connais mes besoins, je vais pouvoir me tourner vers des relations qui me conviennent (et je ne parle pas d'"utiliser" justement, mes amis mais bien d’augmenter ma sensation de bien-être).
Mais franchement, au fond, c'est pas un peu égoïste de reconsidérer ses relations ?
Non, justement parce que si j’arrête de me laisser polluer par cette frustration que je vais ressentir dans ces relations qui ne nourrissent pas mes besoins, si j’arrête de donner du temps et de l’énergie à des personnes qui vont se montrer ingrates (en me rappelant ce truc que je n’ai pas fait pour eux, ce service que je ne leur ai pas rendu) et en balayant ainsi d’un revers de la main les mille et un autres moments que je leur ai consacrés, en acceptant de regarder en face la vérité et en arrêtant de gâcher mon temps précieux (et dont je manque cruellement pour mes projets) avec les mauvaises personnes, alors, je vais me sentir plus épanouie, être source d’énergie positive pour mon entourage, et me montrer ainsi beaucoup plus disponible, et beaucoup plus à l’écoute.