En cette veille de week-end de pont, Anne Cazaubon nous propose d'agiter le drapeau blanc et de communiquer sans violence à deux.
Chaque vendredi, on parle de développement personnel et de couple…
Et ça n’est pas incompatible, loin de là. Le couple, c’est cet écrin dans lequel l’autre est miroir pour moi, où il me montre là où j’en suis dans ma vie, où sont mes failles, où sont mes chantiers à travailler et comme ce miroir que l’autre me tend sans cesse, est parfois très désagréable à regarder, je peux choisir d’emprunter la voie du reproche, de la domination, ou des jeux de pouvoir. Et pourtant, le couple, c’est l’occasion rêvée de fluidifier mon dialogue intérieur. Vous vous souvenez qu’en développement personnel, ce que je vis à l’intérieur, se répercute à l’extérieur. Et que si je vis du conflit intérieur, avec des sentiments contradictoires, cela va se reporter sur mon couple.
Je joue la carte de la sincérité, la carte de l’authenticité, la carte du langage du cœur. Celui qu’on aimerait pratiquer quotidiennement dans la vie à deux. Et l’un des outils pour favoriser ce langage du cœur dans le couple, (l’un des outils et non une thérapie), c’est la communication non-violente, celle qu’on appelle plus communément, la CNV. Alors comment ça marche ? La communication non-violente, sur le papier, c’est assez simple. Ça se résume en quatre lettres : O-R-B-D.
O comme observer. Observer la situation dans laquelle je me trouve. Accueillir ce qui est sans juger, plutôt que de hurler à votre partenaire : "C’est pas trop tôt, ça fait une heure que je t’attends ! Et comme à chaque fois, c’est moi qui poireaute !" Si je dis cela, je suis dans le jugement alors que si je reste dans l’observation, dans le constat, je peux formuler quelque chose comme : "Nous avions rendez-vous à midi et il est 13h." Factuel ! Ensuite place au R, comme Ressenti (ou S, comme sentiment, de toute façon, c’est comme vous voulez, et c’est surtout la traduction du F de Feelings imaginé par Marshall Rosenberg, cet américain décédé en 2015 et père de la communication non-violente). Juste après avoir dit ce que j’observe, je vais mettre des mots sur ce que je ressens, sur les sentiments suscités par la situation : "Cela fait monter une grande colère en moi", "je me sens très triste", "je vis de l’abandon".
On a le "O" comme Observation, le "R" comme Ressenti et le "B" alors ?
B comme besoins ! Comme "comprendre les besoins que génèrent ces sentiments" : "Je suis triste parce que j’ai besoin de sécurité, parce que j’ai besoin de respect, parce que j’ai besoin d’être reconnue." Et enfin D, comme Demande. Une demande que je vais formuler de manière simple, claire et surtout une demande qui puisse se réaliser. "Je voudrais savoir si tu m’as entendue", "je voudrais savoir si tu es d’accord pour me prévenir de ton retard à l’avenir", "je te demande de faire attention à tes engagements"… O-R-B-D Le compte est bon !
Tout le monde y gagne, quand chacun des partenaires identifie les émotions qui le (ou la) traverse, qu’il ou elle exprime ses besoins, et formule enfin une demande à l’autre. Parce que l’idée, c’est vraiment d’améliorer la qualité de la relation. Plus je vais exprimer mes besoins, plus je vais gagner en confiance envers mon partenaire et plus je vais accepter ce partenaire tel qu’il ou elle est !