En développement personnel, la façon dont on s'exprime dit beaucoup de la manière dont on se perçoit. Aujourd'hui, Anne Cazaubon nous invite donc à bannir le mot "trop" de notre langage.
Anne, aujourd’hui, vous nous invitez une fois de plus, à tenir notre langue !
Certains diront que je radote et c’est tant mieux, parce que cela veut dire qu’ils auront déjà intégré quelques principes de développement personnel depuis le début de l’année. Mais comme toute cette nouvelle pensée est à mettre en pratique au quotidien, si l’on veut véritablement faire bouger les choses, vous le savez, ça se passe dans la tête en influant sur nos pensées, dans nos actes en agissant en conscience et dans tout ce que l’on dit en choisissant les mots que l’on emploie !
Dans la chanson "Il fait trop beau pour travailler", la chanteuse sous-entend bien sûr, il fait trop beau pour travailler "pour moi", "selon moi". Et elle nous expose sa vision des choses, là où elle a placé le curseur dans son ratio météo/travail ou plutôt dans le rapport "intérêt pour mon travail" et "envie d’un apéro en terrasse". Oui, sans le savoir, de manière totalement inconsciente, elle nous dit déjà beaucoup d’elle, de son rapport au labeur et de l’investissement qu’elle y met. Vous me voyez venir ? Oui, aujourd’hui, je vous invite, à regarder de très près ce tic de langage : trop bien, trop gentille, trop beau, trop cool… Oui, pourquoi est-ce que tout ceci est "trop" pour nous ? Comme presque "de trop" ! Trop, c’est un tic de langage qui en dit long sur la manière dont je me vois, sur la manière dont j’envisage ma vie. Et le pire, c’est que le "trop" nous prend dès le berceau ! Trop trop rigolo, l’âne trotro. "C’est trop inzuste", nous dit Caliméro, trop inzuste pour lui, tout ce qu’il vit.
Alors comment arrêter de dire "trop" à tout bout de champ ?
Quand je dis : "Tu as vu la maison de Myriam ? Wahou, elle est vraiment trop bien !" Ce que je sous-entends, mais surtout, le message inconscient que j’envoie, c’est qu’elle est vraiment trop bien pour moi ! Que ça n’est pas à moi que ça arriverait, tout ce bonheur-là, cette chance de tomber sur une maison si chouette, disponible, avec un banquier qui se montre coopérant, et un vendeur qui choisit mon dossier. Alors si à chaque fois, que je dis que ce pull est trop beau, que ce dîner était trop bon, que cet homme ou femme est "trop bien" pour moi, je comprends que quelque part, à un endroit, je me déprécie, et j’envoie l’information que tout ceci est beaucoup trop pour moi, que je ne mérite pas tout cela, que j’ai presque du mal à le gérer, du mal à "recevoir" ces cadeaux de la vie. Et quelque part, à bien y regarder, c’est presque comme si je repoussais tout cela, loin de moi. Comme si je tenais à distance tout ce que je considérais comme "de trop" pour moi.
Et si, plutôt que de dire "trop", j’utilisais "très" pour accueillir enfin pleinement, tout ce qui m’arrive de bon, de beau, de grand dans ma vie, et en le qualifiant non pas de "trop beau", "trop bon" ou "trop chouette" mais de "très bien", de "très heureux" et de "très juste" !