Anne Cazaubon profite de ce mardi 8 mai, jour férié, pour rappeler quelques bases du développement personnel.
Anne Cazaubon, aujourd’hui, vous voulez apporter quelques précisions autour de ce qu’est le développement personnel…
Oui, de ce qu’il est et de ce qu’il n’est pas ! Parce qu’avec la profusion de tout ce qui sort sur le sujet, lui-même (le développement personnel) ne sait plus vraiment comment il s’appelle (c’est vous dire). Alors pour clarifier un peu, souvent, le développement personnel va constituer une première étape. C’est un peu comme une première marche pour ceux qui souhaitent se mettre en chemin vers cette quête de soi. C’est sûr, ça fait un peu peur au début. On en entend parler, tout dire et son contraire, et puis il y a cette petite voix, à l’intérieur, que l’on peut se mettre à écouter de temps en temps. Se sentir appelée par l’un des thèmes du développement personnel : "Apprendre à accueillir ses émotions, libérer sa créativité, réaliser pleinement ses potentiels…" Des points que l’on peut avoir envie de développer dans sa vie, et ce qu’il y a de bien, c’est que pour cela, le développement personnel propose toute une mallette d’outils très accessibles. Certains pourront se choisir un roman de développement personnel, dans lequel je vais me retrouver. Peut-être que je vais me sentir inspirée par cette héroïne, qui, quelque part, me ressemble un peu (à moins que ce ne soit l’inverse), parce que la manière dont elle se sort de ce mauvais pas me parle.
D’autres sentiront qu’ils ont besoin d’un retour à la nature, qu’ils se sont, avec le temps, coupés de ce lien à la terre, et vont mettre en place dans leur agenda, régulièrement, des marches en forêt, ces fameux "bains de forêt" ou sérieusement se mettre au jardinage, pour régulièrement, remettre les mains dans la terre. D’autres encore vont peut-être à s’intéresser à la méditation, télécharger des applis pour cela, comme celle de Petit Bambou et se réserver des temps de silence dans leur vie. D’autres se trouvent un peu raides, dans leur corps (et donc peut-être dans leurs vies), et vont s’inscrire à un premier cours de yoga (pour voir ce qu’ils ressentent, pour expérimenter sur le tapis).
Alors quelle est la différence entre le développement personnel et la thérapie ?
Vous le savez, j’aime bien dire (pour résumer) que le développement personnel, c’est le "dépouillement personnel". Qu’on est comme un oignon, que l’on pèle, que l’on amorce, avec le développement personnel, cet effeuillage qui nous rapproche chaque jour un peu plus de notre Etre profond. Sauf que le "stade de l’auto-diagnostic" a ses limites. A un moment donné, si je n’ose pas regarder mes blessures en face, si je me convaincs que je vais guérir tout seul, parfois, je peux me trouver dans ma toute-puissance (et quelque part, dans le déni de mon enfant intérieur). C’est un peu comme si j’allais au garage, que je commençais à voir les tâches sur mon pare-brise, que je commençais à nettoyer tout cela, les contours, ce qui reste en surface, la tête de l’iceberg, en quelque sorte. Et c’est comme si la vie, à un moment donné, m’invitait, à aller plus loin mais que je m’arrêtais là.
Avouez que rouler avec une belle voiture en apparence, qui tousse et crachotte, sans jamais pouvoir passer la seconde, c’est quand même dommage. Et à mon sens, c’est exactement là que s’arrête le développement personnel. Et c’est là que peut-être vous avez le choix, si vous en ressentez le besoin, d’entamer un travail de "reprogrammation en profondeur" en osant vous confronter à un psychologue, psychiatre, formé, certifié, que l’on vous aura recommandé. Parce que tout seul, certes, on peut apprendre à "gérer" ses émotions, à canaliser cette colère, à calmer cette tristesse. Sauf que si je ne travaille jamais l’origine de ma rage intérieure, de cette colère qui macère, je peux passer ma vie dans l’évitement, et me raconter des histoires. Alors en ce 8 mai, jour d’Armistice, (qui célèbre, je le rappelle, la fin de la Seconde Guerre mondiale), je vous propose de faire la paix avec vous. D’arrêter de vous battre à l’intérieur mais vraiment. De laisser flotter ce petit drapeau blanc aux vents de vos envie, et peut-être de rendre les armes pour enfin, choisir de se faire accompagner par quelqu’un de compétent.
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