Chaque matin, Axel de Tarlé décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.
Big bang en vue pour EDF, l’État veut renationaliser le nucléaire !
Selon une information du Parisien, l’État veut renationaliser EDF.
On est complètement à contre-courant. Aujourd'hui, l'ambiance est à la privatisation. On privatise le gaz, les Aéroports de Paris, les autoroutes ou la Française des jeux en expliquant que l'État n'a pas à s'occuper de toutes ces secteurs.
Là, c'est le contraire. L'État s'apprêterait à renationaliser les activités nucléaires. Pourquoi ? C'est un peu contraint et forcé.
L'État réalise que le secteur privé (la Bourse) n'arrive absolument pas à financer le développement du nucléaire. Pour les Boursiers, le nucléaire est trop dangereux, trop compliqué, trop long et surtout beaucoup trop coûteux.
Le nouveau réacteur EPR de Flamanville (qui n'a toujours pas démarré) aura coûté 11 milliards soit le prix d'une entreprise comme Accor ou Dassault Aviation pour un seul réacteur.
Sans compter qu'EDF doit rénover toutes ses anciennes centrales. La Cour parle d'une note de 100 milliards d'euros.
On est devant ce qu'on appelle "un mur d'investissement" qui effraie les milieux boursiers.
L'action EDF est à la cave, elle a été divisée par trois depuis la privatisation en 2005. EDF ne peut absolument pas s'appuyer sur la Bourse pour financer son avenir.
C'est donc, c'est l'État qui s'y colle. Il considère que le nucléaire est un secteur d'avenir, stratégique.
Emmanuel Macron aurait donc donné son feu vert pour que l'État reprenne le manche et rachète, nationalise les activités nucléaires d'EDF.
L’État n’a plus d’argent. Combien ça va coûter combien ?
Il est là le problème. Il faudrait débourser sept milliards pour renationaliser tout EDF.
D'où l'idée d'avoir deux EDF. L'un public qui regrouperait le nucléaire. L'autre privé qui resterait en Bourse, avec les activités renouvelables comme le solaire ou l'éolien.
Deux EDF pour le prix d'un. Un petit EDF vert, écologique et côté en Bourse. Un gros EDF public et nucléaire, très endetté, pas sexy, mais qui ferait tourner les centrales.
LIRE AUSSI - EPR de Flamanville : EDF envisage des travaux et un nouveau retard après l'avis de l'ASN
Lire l’article du Parisien - Renationalisation partielle d’EDF : l’Elysée reprend la main sur le nucléaire
Lire l’article du Parisien - Comment l’Etat veut sauver EDF