Pour tenter de contrer la suprématie américaine et chinoise dans le domaine, la France et l'Allemagne s'associent pour créer "Gaia-x", un cloud européen. Une réponse aux problèmes de souveraineté et de concurrence que posent les concurrents étrangers.
Français et Allemands donnent le coup d’envoi à un "cloud" Européen. Le cloud ("nuage" en Anglais), ce sont ces serveurs informatiques où sont logées toutes les données internet ?
Exactement, que vous soyez une PME, un géant du Cac 40, un hôpital, un particulier, toutes vos données numériques (emails, photos, document Word…), toutes ces informations sont logées dans des serveurs, ce qu’on appelle le cloud. Et ces serveurs appartiennent quasi exclusivement aux géant américain : Amazon, Google, Microsoft, ou encore le chinois Alibaba.
Ce qui pose évidemment un problème de souveraineté. D’autant qu’aux Etats-Unis, il y a ce qu’on appelle, le "Cloud Act". C’est-à-dire qu’un juge américain peut à aller fouiller dans vos données, sans votre accord et sans que vous le sachiez. Et puis, cela pose un problème de concurrence. Car une fois qu’une entreprise a signé avec (Amazon par exemple pour gérer ses données), c’est très compliqué ensuite de changer d’opérateur, car les données ne sont pas compatibles entre elles.
Et donc, face à cela, Bruno Le Maire et son homologue allemand Peter Altmaïer lancent "Gaia-X". C’est quoi ? Un "cloud" Européen ?
En fait, c’est une réponse européenne. C’est une plateforme qui va proposer à tous les Européens du cloud. Mais attention, pour être référencé sur cette plateforme, il y a deux exigences. La première, c'est la portabilité des données, pour pouvoir changer facilement d’opérateurs, ne plus être piégé (comme on vient de le dire). La seconde, c'est la transparence. Votre cloud devra clairement dire si oui ou non, il est soumis au "Cloud Act" américain. Donc, si oui ou non vos données sont réellement protégées.
On va voir maintenant le succès de cette plateforme européenne Gaia, qui est déjà soutenue par tous les grands acteurs des filières télécoms françaises et allemande. Mais, on voit bien après l’Airbus des batteries, après le plan de relance Merkel-Macron, qu’on assiste au réveil du Franco-Allemand. Avec un objectif : faire naitre une alternative européenne, dans un monde, de plus en plus dominé par le couple Chine-Amérique.