A défaut de fabriquer des avions pour les vols commerciaux, la filière aéronautique peut toujours compter sur les commandes militaires pour sortir la tête de l'eau. L'armée australienne vient de commander douze sous-marins au Français Thalès. Une bonne nouvelle pour l'économie en temps de crise, même si cette industrie est plus discutable.
Nouveau contrat militaire de 600 millions d’euros pour le Français Thalès, de la part de l’armée australienne. Axel de Tarlé : les commandes militaires peuvent-elles sauver notre filière aéronautique ?
Oui, c’est malheureux à dire, mais, à défaut de fabriquer des avions pour partir en vacances, on va fabriquer des avions pour faire la guerre. La France est le numéro trois mondial de l’industrie de la Défense. Et il y a beaucoup d’aéronautique. On pense bien sûr aux Rafales. A Mérignac, les usines Dassault doivent encore en fournir 36 à l’Inde. Et puis, ensuite, il y a tout le matériel qui va avec. Vous l’avez dit, l’armée australienne, qui nous a déjà passé commande de douze sous-marins, a commandé lundi au Français Thalès pour plus de 600 millions d'euros de munitions.
Oui, mais, Axel : avec les munitions, on est assez loin des avions Airbus. Ce n’est pas la même chose de fabriquer du matériel de guerre et des avions civils.
Si, vous avez la même technologie, en amont. D’ailleurs, toute la filière aéronautique travaille pour le civil et le militaire. Dassault fabrique des Rafales et des jets privés (les Falcons). Idem pour Airbus qui fabrique des avions civils et des avions de combat (l’Eurofighter).
Cela vaut aussi pour les fournisseurs. Chez Thales, dont on parlait, vous avez 30.000 chercheurs qui conçoivent, par exemple, le cockpit du futur, truffé d’intelligence artificielle, qui permet d’optimiser le temps de vol, d’ajuster en temps réel le trajet, selon le trafic, la météo et divers obstacle. Ce type de technologie sert autant dans le militaire que dans le civil.
Donc, voyons le bon côté des choses, même si évidement c’est une industrie plus discutable, ces commandes militaires vont permettre à la filière de sauver les meubles, de faire le dos rond, et surtout, garder nos compétences, nos ingénieurs, et donc, l’excellence de cette filière. Rappelons-le, c'est LA spécialité de la France. L’aéronautique, c’est le plus gros poste excédentaire de notre commerce extérieur. 29 milliards d’euros, l’an dernier.