Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie.
Après Renault-Nissan, l'Alliance Air-France-KLM bat de l'aile.
Les salariés de KLM menacent de faire grève pour dénoncer l'hégémonie d'Air France.
Le nouveau patron d'Air France, Benjamin Smith, veut renforcer l'intégration entre Air France et KLM.
Il arrive du Canada avec un œil neuf de canadien, il ne tient que peu compte des susceptibilités entre Français et Hollandais.
Son idée est donc d'unifier davantage les deux compagnies et notamment le management. En clair, il souhaite casser les baronnies, avec les gens de KLM qui font ce qu'ils veulent. Dans cette optique, le patron de KLM (Peter Elbers, dont le mandat arrive à échéance) est menacé et pourrait ne pas être reconduit.
Sauf que c'est très mal vu aux Pays-Bas, les salariés de KLM menacent de faire grève si leur patron est débarqué.
Même le ministre des Finances néerlandais s'en est mêlé : "Pieter Elbers a fait du bon travail et je soutiens sa reconduction".
Cette affaire réveille les rancœurs des Hollandais contre les Français.
Dans Cette alliance Air France-KLM, KLM est plus petite mais réalise l'essentiel des profits. Les Hollandais ont donc l'impression d'une alliance déséquilibrée, au profit des Français d'Air France.
Ça rappelle l'Alliance Renault-Nissan !
De la même façon, les Japonais qui réalisent l'essentiel des profits de l'Alliance Renault-Nissan ont l'impression de se faire avoir par Renault.
Dans les deux cas, on oublie que l'alliance est bénéfique pour les deux et que ce sont les Français qui ont sauvé Nissan et KLM.
En matière d'entreprise, c'est difficile de rester éternellement fiancé. En fait, pour surmonter l'épreuve du temps, il faut passer par une fusion complète, une sorte de mariage.