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SAISON 2018 - 2019

Chaque matin, Axel de Tarlé décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.

Qui a le plus profité de l'euro ? Une étude Allemande bat en brèche les idées reçues.

Pour les 20 ans de l'euro, un institut allemand (le CEP) a eu l'idée d'imaginer où en serait chaque pays européen si chacun était resté avec sa monnaie grâce à une des algorithmes et des formules savantes.
Les résultats sont surprenants, il y a bien sûr des gagnants et des perdants.
On réalise que le pays qui a le plus profité de l'euro, c'est l'Allemagne. Les Allemands ont gagné près de 2.000 milliards d’euros en 20 ans grâce à la monnaie européenne.
Pourquoi ? Parce qu'avec l'euro, on a tous la même monnaie et l'Allemagne a donc pu exporter massivement, sans contrainte et faire triompher son industrie déjà très compétitive (comme vendre des Volkswagen partout en Europe par exemple).
C'est intéressant parce que beaucoup en Allemagne sont persuadés du contraire, qu'ils sont les perdants de l'Europe et qu'ils paient pour les pays du Sud. C'est faux, l'Allemagne est le pays qui a le plus profité de l'Euro.

À l'inverse, quels sont les pays qui ont le plus perdu avec l'euro ?

Il y a deux pays qui sont les grands perdants, la France et l'Italie, où la situation est encore pire.
L'Institut donne des chiffres très précis. Chaque Français a perdu en 20 ans, 56.000 euros de pouvoir d'achat.
C'est terrible car si l’on fait le calcul exact, ça représente une perte de 260 euros par mois pour chaque Français.
Pourquoi ? parce qu'autrefois, on dévaluait. Quand on n'arrivait plus à vendre nos produits à l'export. Que faisait-on ? On dévaluait le Franc de 10%. Du coup, le made in France était subitement 10% moins cher et hop ça repartait, on avait du travail. Ça n'est plus possible avec l'euro.

Cette étude donne-t-elle raison à ceux qui disent "il faut sortir de l'euro ! " ?

Cette étude montre surtout la faiblesse de notre industrie.
Dévaluer sa monnaie, ce n'est pas une solution. À la fin, votre monnaie ne vaut plus rien et c'est la faillite collective. C'est exactement comme un mauvais élève à l'école qui, pour avoir des bonnes notes, déciderait de redoubler ou de passer dans la classe du dessous. C'est sûr ça marche mais ça ne mène nul part.
La solution c'est bien d'améliorer fondamentalement la compétitivité de nos entreprises.
En fait, cette étude n'est pas une critique de l'euro, elle est simplement révélatrice de la faiblesse de notre industrie.