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Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.

Enfin ! L’autorité  de sûreté nucléaire vient d'autoriser la  mise en service de l'EPR de Flamanville.

Hier...EDF va maintenant commencer à charger le combustible dans le réacteur puis engager une phase d'essais pour tester les dispositifs de sûreté. Ensuite, la production d’électricité commencera, d’ici à l’été. Le réacteur sera raccordé au réseau quand il aura atteint 25% de sa puissance. Il y aura encore de nouveaux avis de l'ASN. Fin 2024, le réacteur devrait livrer 100% de sa puissance. Croisons les doigts.

Quel feuilleton...

La construction a duré 17 ans... De fissures dans les fondations en malfaçons dans la cuve du réacteur, L'EPR a accumulé 12 ans de retard. La facture totale est estimée par EDF à 13,2 milliards d'euros, quatre fois le devis initial.

Pourquoi de tels délais ?

Les causes sont multiples. L'EPR de Flamanville qui est une “ tête de série”, un prototype, il a essuyé tous les plâtres.  Lors de la Commission d’enquête sur la souveraineté nucléaire, menée l’an passé par les députés Shellenberger et Armand, Henri Proglio, DG d’EDF de 2009 à 2014, a expliqué que la double parenté franco-allemande du projet a entraîné un niveau de complexité énorme, notamment pour satisfaire aux exigences de deux autorités de sûreté... (exigences rehaussées par la pression antinucléaire). Pas une fatalité : 3 EPR sont en fonctionnement. Deux en Chine depuis 2018 et 2019 et un en Finlande, depuis un an. Deux autres sont en construction en GB

Il y en a qui font grise mine  à l’annonce de la mise en service de l’EPR

Tout ce que la France compte d’antinucléaires pathologiques, rois du double discours. Ils stigmatisent depuis des années les retards, qui rendent selon eux le nucléaire incapable de répondre aux enjeux, tout en ayant tout fait pour ralentir le processus. Evidemment, maintenant qu’il aboutit, c’est une défaite. Il fallait lire, hier, le communiqué de presse du réseau sortir du nucléaire. Un bijou de mauvaise foi.

L’association antinucléaire accuse les autorités de ne pas tenir compte des alertes “très étayées” lancées via l’enquête publique qui a précédé les autorisations de l’ASN.

Je ne résiste pas au plaisir de vous lire un extrait du communiqué furibard du réseau Sortir du Nucléaire. Il cite, pour justifier ses craintes, les avis de monsieur et madame tout le monde, livrés anonymement sur le site de la commission d’enquête: “ Dudu18 détaille son opposition en 7 arguments techniques et très détaillés. D’autres sont légitimés par l’expérience de ceux qui les déposent. T. S., qui s’exprime en tant que "père de 2 enfants, physicien et expert en radioprotection", s’oppose formellement à la mise en service de l’EPR Flamanville 3. Frédéric 871, qui a travaillé 6 ans chez AREVA, juge lui que "l’industrie française n’est plus apte à assurer la sûreté". Les dernières cartouches un peu ridicules de l’antinucléarisme. Espérons que l’EPR en fonctionnement va permettre de tourner la page de ces irrationalités et permettre à la France de continuer sur sa trajectoire de décarbonation. Sa production électrique figure parmi les plus propres du monde.