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Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.

C’est la dernière ligne droite pour le démarrage de l'EPR de Flamanville. On y est presque... Mais ça ne va pas sans certaines surprises.

On ne peut pas dire que le chantier se soit déroulé sans accrocs. 12 ans de retard. Mais l’Autorité de sécurité nucléaire s'apprête à autoriser la mise en service de l'EPR. Le chargement du réacteur devrait avoir lieu courant avril. Y’a plus qu’à. Le raccordement au réseau devrait avoir lieu mi-2024

Mais il y a encore un petit retard de dernière minute à prévoir.

EDF avait prévu le chargement du combustible fin mars, mais ce sera finalement mi-avril. Pourquoi ? Parce que l’Autorité de sûreté nucléaire doit... Consulter le public sur son projet d'autorisation de mise en service du réacteur. Cette autorisation est nécessaire pour passer à l’étape suivante, le chargement du combustible.

En gros, la plus haute autorité française sur le nucléaire doit demander leur avis à Mme Michu, M. Pignon et plus sûrement à tous les antinucléaires généralement hyper mobilisés pour faire de l’antijeu sur son travail d’évaluation.

Mais pourquoi faire une chose pareille ?

 C’est obligatoire, ça relève d’un article du code de l’environnement de janvier 2017, qu’on doit à la ministre de l’Environnement d’alors, la toujours très inspirée Ségolène Royal. Ca fait partie du dispositif de boules puantes administratives mis en place pendant des années, à bas bruit, par des élus et des fonctionnaires antinucléaires.

Et on demande l’avis du public sur quels points exactement ?

Ni plus ni moins que sur les recommandations transmises par l’ASN à EDF.  Je suis allée consulter la liste des points soumis à la sagacité de M. et madame Tartempion. Si vous avez un avis sur la façon dont l’ASN veut encadrer “la réalisation et le suivi des essais de démarrage de l’installation après la mise en service”, à vos plumes.

C’est technique, quand même.

Si vous avez des observations à formuler sur “l’échéancier de de remplacement des échangeurs entre les circuits de réfrigération intermédiaire (RRI) et d’eau brute secourue (SEC) afin d’assurer, sur l’ensemble de la durée de vie de l’installation, un niveau de performance suffisant”, le formulaire vous attend. Pareil si vous avez envie de mettre votre grain de sel dans le “processus de remplacement des corps de deux soupapes de protection des circuits secondaires principaux", lâchez vous, vous avez jusqu’au 17 avril.

Ça sert à quelque chose ?

Strictement à rien. On se doute bien que personne n’ira se fader des centaines de pages de documents techniques, c’est un défouloir à antinucléaires. Hier, le ministre de l'Industrie Roland Lescure expliquait "Ça fait douze ans qu'on l'attend.  on n'est pas à deux semaines près". Alors, peut-être. Mais des ingénieurs vont quand même passer des jours à lire de la littérature inspirée de gens qui n’ont pas le moindre début de compétence pour répondre à des questions d’une incroyable complexité. Il y a des façons particulièrement rageantes de perdre du temps.