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Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.

L’Allemagne est sortie du nucléaire officiellement en 2023, pour se concentrer sur les énergies renouvelables, le solaire, l’éolien. Et elle se retrouve confrontée à l’imprévisibilité de la production électrique.

Une note publiée en juillet par le ministère de l’économie et du climat provoque beaucoup d’inquiétudes dans les milieux économiques en Allemagne. Qu’est-ce qu’elle dit ? Que les entreprises allemandes vont devoir s’adapter en temps réel à la production électrique... Autrement dit, à la météo, qui conditionne la production d’électricité solaire ou éolienne.

S'il y a peu d'énergie éolienne et solaire injectée à un instant T dans une région donnée, parce qu’il n’y a pas de vent, ou qu’il fait nuit, les entreprises recevront un “ signal local” pour réduire leur consommation. Celles qui y parviendront, en sabrant dans leur production seront récompensée, les autres sanctionnées par des prix plus élevés.

Aux entreprises de payer pour les marottes politiques allemands antinucléaires qui refusent depuis des années d’admettre qu’une production électrique hasardeuse et non pilotable est impossible à gérer pour un pays développé.

C’est l’incompréhension chez les industriels allemands.

Les entreprises allemandes sont déjà confrontées à des cours de l'électricité volatils et plus élevés qu'avant la crise de 2022... Elles sont ébahies de la déconnexion des autorités qui semblent ne pas avoir compris qu’un appareil industriel, ça se pilote comme un paquebot, pas comme un pédalo. On ne peut pas arrêter un four, une chaine automobile ou un procédé chimique au gré de la fourniture électrique. C’est inepte économiquement, potentiellement dangereux et ça abime considérablement les installations

Comment en est-on arrivé là ?

Le résultat chimiquement pur de l’idéologie antinucléaire bornée. Avec la sortie de l’atome, la raréfaction du gaz russe avec la guerre en Ukraine, l'Allemagne dispose de moins en moins d'électricité pilotable. Ca va empirer, puisque la coalition au pouvoir affirme pouvoir atteindre 80% d'énergies renouvelables dans le mix électrique d'ici à 2030, tout en sortant du charbon d'ici à 2038.

Alors, oui, l’Allemagne a planté des éoliennes massivement, mais 80% d’entre elles sont au nord du pays, là où il y a du vent, alors que les industries énergivores sont au sud. Et toute occupée à aligner les mats, elle n’a pas investi dans son réseau de transport électrique. Il est très difficile de faire transiter les électrons du nord au sud. Il ne faut pas être grand clerc pour voir que ça ne peut pas marcher. Mais personne au Gouvernement  n’a voulu entendre les alertes qui ont pourtant été lancées.

L’Allemagne paie cher l’idéologie antinucléaire

L'indice de la production industrielle allemande a reculé de 1,5%en 2023. Les industries énergivores se sont effondrées de 10,2% sur un an. La production du secteur de la chimie est à « son plus bas niveau depuis 1995. L'industrie : 20% du PIB allemand. Les délires de la transition énergétique allemandes se révèlent pour ce qu’ils sont : un  sabotage de la prospérité du pays.