Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.
Ce mercredi a été une journée noire pour deux maires Verts, les écologistes Eric Piolle et Grégory Doucet.
Deux figures de proue de l’écologie municipale, à la tête de villes qui se veulent comme des laboratoires de la gouvernance écologiste. Le maire de Grenoble et le maire de Lyon se retrouvent simultanément pris dans une tempête médiatique qui les met, chacun à leur manière, devant leurs contradictions et leur double discours.
À Grenoble, ça chauffe pour Eric Piolle.
Un article du Canard enchaîné date d’hier mercredi raconte une histoire sidérante. Selon l’hebdomadaire, le maire de la ville est soupçonné d’avoir monté un système pour rémunérer une de ses adjointes en passant sous les radars. Il aurait demandé à l'un de ses plus proches conseillers de rétrocéder 400 par mois des 600 euros d’augmentation qu’il lui avait accordées. Il d’agissait de gonfler en douce les revenus de l'ancienne première adjointe LFISTE Élisa Martin. Laquelle aurait perçu un total de 16 800 euros en liquide, non déclarés fisc. Une enquête est ouverte pour “concussion”, sur la base de constats d’huissiers.
Eric Piolle se défend.
Il explique que son ancien adjoint veut “réécrire l’histoire” et lui nuire. "Je pense représenter une certaine éthique en politique", se défend le maire de Grenoble. Ethique en toc, hurlent ses opposants, qui rappellent qu’il a été reconnu coupable fin 2023 de favoritisme dans une autre affaire.
À 200 km de là, à Lyon, Grégory Doucet a aussi passé une sale journée.
C’est un article du Progrès qui lui vaut des turbulences. Le quotidien raconte que, le 24 mai dernier, le maire de Lyon a pris un avion pour faire un aller-retour express à Bilbao, pour soutenir l’équipe féminine de l’Olympique lyonnais. Un jet privé affrété par le club de foot.
Pas de quoi fouetter un chat, quand même.
En théorie, non, ce genre de déplacements fait partie du travail d’un maire, rien que de plus normal... Mais en juillet 2022, Grégory Doucet exhortait ses administrés à ne pas prendre l’avion pour un oui pour un non, il stigmatisait ceux qui voyagent un week-end à Casablanca “ parce qu’ils en ont envie”. Et puis le jet privé, c’est l’arme du crime climatique en col blanc par excellence.
Le point commun de ces deux histoires ?
Deux maires verts rattrapés par la patrouille précisément sur des sujets dont ils se font les hérauts moraux, qui sont pour eux prétexte à des leçons de bienséance sans fin sur la politique autrement, les convictions, la détestation de l’argent. Faites ce que je dis, pas ce que je fais. Tartuffe s’habille en coton bio. Alors que la campagne européenne d’Europe Ecologie les Verts tourne au calvaire, puisqu’il est probable que la liste de Marie Toussaint n’atteigne pas les 5% et qu’elle reste aux portes du Parlement, c’est du plus mauvais effet.