Chaque matin, Fannie Rascle nous parle d'alimentation, de "mieux manger", de solutions concrètes pour changer ce qu'il y a dans notre assiette.
Fannie Rascle remplace Marion Sauveur jusqu'au 4 mai 2018.
Dans notre assiette ce jeudi, une “nouvelle façon de faire ses courses”. On s’intéresse aux distributeurs automatiques de produits frais.
Ça ne nous rajeunit pas mais vous avez peut-être déjà vu des paysans qui laissaient des sacs de pommes, à vendre, au bout de leur champ avec une boîte en fer pour laisser quelques pièces dedans. Le distributeur automatique, c’est la version moderne de cette vente directe ! Avec des casiers bien alignés, comme à la piscine, et un système de paiement un peu plus perfectionné. L’idée de cette chronique, c’est devenu une évidence en lisant les titres de la presse locale ces derniers jours : “un distributeur automatique de fruits et légumes inauguré à Jaunay-Marigny” (près de Poitiers), “un autre à Juvigny-sur-Seulles” (vers Bayeux), “encore un autre à Château-Porcien” (dans les Ardennes). Fannie Rascle a appelé le leader français du distributeur automatique, Filbing, qui lui a confirmé que son chiffre d’affaires, qui est en croissance exponentielle depuis plusieurs années, a carrément été multiplié par deux depuis janvier !
On ne vend que des fruits et des légumes dans ces boîtes automatiques ?
Non, à part l’alcool, on peut tout vendre dedans ! Des carottes, des pommes évidemment. Mais un agriculteur peut aussi proposer du lait cru (c’est comme ça que le mouvement a commencé d’ailleurs), des morceaux de viande, des oeufs, du fromage, du pain. Il peut vendre des surgelés. Ou de l’extra-extra frais comme des huîtres, c’est nouveau ça ! Et plus exotique encore, on peut venir chercher sa fiente de poules en direct, comme engrais pour les bacs à fleurs c’est parfait. La plupart des clients s’arrêtent devant ces distributeurs automatiques pour faire leurs courses l’après-midi, sur le chemin en rentrant du boulot par exemple. Du coup, les producteurs doivent être à l'affût, c’est la clé du succès : bien remplir leurs boîtes pour proposer au maximum des produits frais.
Quel estl’avantage de cette vente directe pour les agriculteurs justement ?
Au début des distributeurs automatiques, c’était souvent juste un plus pour les producteurs, un petit complément de salaire disons. Aujourd’hui, certains utilisent ces boîtes magiques pour commercialiser 100% de leurs produits. Pour la plupart de ceux qui ont tenté l’aventure, c’est surtout une façon de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Imaginez que vous livrez 1 million de salades chaque année à la grande distribution, vous pouvez en garder un peu pour faire de la vente directe à la ferme et le plus pratique, le plus moderne, c’est de passer par ces machines.
Et si on veut acheter des poires ou des huîtres directement, comment fait-on ?
Vous prenez votre voiture pour être dans une région où il y a des agriculteurs (ce qui n’est pas le cas du 8e arrondissement à Paris malheureusement). Les casiers sont installés souvent sous un abri, dans un local préfabriqué, un petit chalet pour certaines. Ensuite, c’est facile, c’est ouvert 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, donc pas besoin de prendre rendez-vous. Et puis les casiers sont transparents : vous pouvez voir ce qu’il y a à l’intérieur, et les prix sont écrits dessus. Vous passez commande comme sur un distributeur de barres chocolatées et vous payez par carte bancaire. Zou ! C’est comme faire son marché en fait sauf qu’il n’y a pas le contact direct avec le producteur et ça, ça ne se remplace pas par une machine.