dubaï aime collectionner les records, et parmi eux les plus absurdes... Une nécessité économique.
Dans la presse internationale, Géraldine Woessner, vous nous parlez ce matin de ce record étonnant que des journaux dans le monde entier ont mentionné, sauf dans le pays où il a eu lieu.
Parce que ça se passe à Dubaï, deuxième ville des Émirats Arabes Unis, et le record dont il est question implique de l'alcool, beaucoup d’alcool : 4578 shots de whisky renversés dans des verres de boisson énergisante, façon domino. On peut difficilement trouver plus absurde comme record : il a fallu 12 heures à 160 employés pour mettre la chose en place, dans les entrailles d’un bar de la ville, car vous le savez à Dubaï l’alcool est interdit pour les musulmans, et les touristes, les expatriés ne peuvent en consommer que dissimulés aux regards. C’est pour cela que ce record est frappant : il symbolise tout ce que la ville a de démesuré, de paradoxal, une débauche d'argent, de projets fous, un phare de la finance, sous le règne de la charia.
Mais pour survivre, la ville doit aussi s’adapter aux touristes, et le faire savoir.
Exactement, car la banqueroute menace. C’est n'est pas le premier guinness que décroche Dubaï, mais son 130ème, Samuel. Record de l’immeuble le plus haut, du plus gros centre commercial, du plus vaste centre de ski intérieur. Ici les îles sont en forme de mappemonde, et le shopping festival, une débauche de luxe, attire des millions de touristes qui débarquent par charters entiers. Dubaï a su diversifier son économie, elle résiste à la chute des cours du pétrole, mais l'activité s'est nettement ralentie, et les recettes touristiques sont devenues vitales.
D’où cette quête effrénée des records
Oui des superlatifs, et généralement de l'excellence qui ne s'adresse bien sûr pas à tout le monde. Certainement pas aux Dubaïotes, qui représentent à peine 5% de la population de la ville, et vivent sans droit de vote, sans partis politiques, dans la stricte observance de l'islam, pas non plus aux hordes de travailleurs qui font tourner ce Las Vegas du désert, des Indiens, des Pakistanais aux salaires de misère, mais à cette élite fortunée, mondialiste, qui s’échange la vidéo de ce domino drop shot en se disant que Dubaï est décidément une ville cool, qu’il faudrait visiter peut-être, en 2020, quand elle accueillera l'exposition universelle.