La moitié des soldats du pays sont en surpoids. L'illustration d'une vie sédentaire et faite de malbouffe. L'armée n'a cependant pas le choix car ceux qui veulent s'engager sont rares.
Un rapport consternant que publie le département de la santé de l’Armée canadienne conclut que les soldats canadiens sont trop gros pour se battre.
4.000 soldats touchés. La pizza et la bière mettent le pays en danger, titrent plusieurs journaux et c’est une vraie menace pour la sécurité ! La moitié des soldats du pays sont en surpoids, et un quart supplémentaire sont obèses. 6% souffrent même d’obésité morbide, ce qui fait quand même plus de 4.000 soldats incapables de courir 25 mètres. C’est le résultat inquiétant d’une enquête conduite en 2013 et 2014 auprès des forces canadiennes. Alors c’est vrai que le pays n’a pas grand-chose a craindre, on voit mal les Etats-Unis l’envahir mais ce n'est pas une raison pour laisser la force se déliter, or c'est exactement ce qui se passe.
Ils sont tellement gros qu’on les met dans des bureaux, rapporte le rédacteur en chef du magazine militaire Esprits de corps. Il y a plus de personnel au QG d’Ottawa que dans l’ensemble de la navy canadienne. Alors certes, une forte masse musculaire peut expliquer le surpoids de certains soldats, c’est ce que répond la presse patriote mais même en relativisant, les chiffres sont exceptionnels.
"Fat farm". Pour en arriver là, l'armée canadienne, qui a tellement de mal à recruter, a dû rabattre ses exigences. Ailleurs vous avez des critères physiques pour le recrutement, pas au Canada. On recrute même des obèses, qu’on envoie a la "fat farm", la ferme des gros, littéralement, pour les faire maigrir avant qu’ils commencent l'entraînement. Cela ne marche pas toujours. L’enquête montre aussi une alimentation déplorable, faite de burgers, de pizzas, une surconsommation d’alcool, plus de deux verres par jour pour la moitié des soldats et des activités de plus en plus sédentaires, ils passent trente heures par semaine, à jouer à des jeux vidéo, ou à surfer sur internet.
Alors que faire ? Le journal Ottawa Citizen pointe un problème plus large. Le canada compte 68.000 soldats, il faut en recruter 4.000 chaque année pour maintenir la force, hors le vivier de recrutement se réduit, les jeunes diplômés ne veulent plus s’engager, la population se renouvelle par l’immigration, les migrants ne s’engagent pas non plus. Résultat : les recrues sont de moins en moins éduquées, elles souffrent de problèmes mentaux.Le défi des années à venir, pour l'armée, sera de séduire a nouveau une jeunesse motivée.