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SAISON 2019 - 2020

Le rat taupier colonise les champs ce qui a des répercussions sur la qualité des foins qui se retrouvent gorgés de terre. La terre se retrouve dans les fourrages et est assimilée par les animaux qui développent des maladies respiratoires. Cela a pour effet une dévaluation du prix du lait et peut même altérer la qualité des fromages qui se voient ainsi déclassés, remettant en question certaines AOP.

Dans certaines régions françaises, les rats taupiers pullulent. C’est un grave problème pour les éleveurs mais aussi pour les consommateurs car cela a des répercutions sur la production de fromage.

Il y a un lien très fort entre fromage et rats taupiers. Ce petit campagnol terrestre est un expert perforateur. Sa mission dans le sous-sol est de faire des galeries et de transformer les prairies en champs de mines. Ce chef de chantier fait remonter la terre en surface, elle se retrouve dans les fourrages et est assimilée par les animaux qui développent des maladies respiratoires. Mais ce n’est pas tout, il y a aussi des éléments que l’on trouve dans la terre. Ils vont aussi passer dans le lait. Ce sont des butyriques, un acide qui va avoir pour effet une dévaluation du prix du lait et peut même altérer la qualité des fromages qui se voient ainsi déclassés, remettant en question certaines AOP.

Quelles régions sont le plus touchées ?

C’est principalement l’Alsace, les Alpes et les Pyrénées. Le phénomène est aussi très présent en Auvergne dans Cantal et le Puy-de-Dôme. Un souci très handicapant pour les éleveurs car c’est sans compter la perte de rendement d’un point de vue fourrage. Essayez de faucher dans un pré avec plus de mottes de terre que d’herbe, dans de nombreux champs c’est juste impossible.

Qu’est-ce qui fait proliférer ces rats ?

C’est principalement et très probablement la façon dont on amende les prairies depuis quelques décennies. L’ajout d’engrais précoce au printemps et en surface favorisent l’habitat des rats et donc leur reproduction. La fertilisation peut rendre les plantes fainéantes qui, comme elles sont nourries par le haut, ne vont pas développer correctement leurs racines. Elles seront trop superficielles et c’est beaucoup plus facile pour le rat de creuser des galeries. Ils n’ont pas de barrières naturelles souterraines les empêchant de passer, ils se font donc plaisir. Les moyens de ripostes sont aussi un vrai souci. La lutte contre ce rat se fait avec un blé enrobé d’un anticoagulant. Les rats meurent par hémorragie mais vont contaminer d’autres maillons de la chaîne alimentaire qui vont à leur tour les manger comme les buses, les renards, les fouines, les blaireaux et les belettes. Des problèmes en cascade qui pourraient être réglés en reconsidérant la façon dont nous fertilisons les prairies. Et ainsi conserver une bonne qualité de lait, de fourrage et donc de fromage.