Le réseau de livraison Poiscaille permet de livrer les produits de la mer frais, durables et éthiques, en 48 heures près de la côte ou en 72 heures en région. Grâce à ce système, on a la garantie que le poisson a été pêché avec des techniques de pêche douces et que les pêcheurs ont obtenu une rémunération supérieure à 20% par rapport au marché.
On a tous entendu parler des circuits courts et des Amap (les associations pour le maintien de l’agriculture paysanne), qui concernent surtout les produits maraîchers. Fanny Agostini s’intéresse ce lundi aux produits de la mer.
C’est la version marine du panier de légumes dont on peut profiter même si l’on est éloigné de la mer et que l’on habite en Franche Comté, dans les Alpes ou en Auvergne comme Fanny Agostini. Ce réseau spécial poisson qui comprend 300 points de retrait s’appelle Poiscaille. Le concept c’est la livraison de produits de la mer frais, durables et éthiques, en 48 heures près de la côte ou en 72 heures en région. C’est le timing maximum qui séparent la pêche à bord du bateau du consommateur. Ce qui est important c’est que l’on a la garantie que le poisson a été pêché avec des techniques de pêche douces c’est à dire pas de chalut, pas de drague. Les navires sont de petites tailles, soit de moins de 12 mètres.
Une autre dimension est importante c’est la dimension éthique.
C’est typiquement ce que l’on appelle les circuits courts, il n’y a pas ou alors très peu d’intermédiaires entre le pêcheur et le consommateur. Ces pêcheurs ont donc obtenu une rémunération supérieure à 20% par rapport au marché. Par exemple, quand on donne 20 euros à Poiscaille, 10 euros vont au pêcheur, contre quatre à cinq euros dans la filière traditionnelle. Comme les paniers de légumes de l’AMAP, les casiers commandés contiennent entre deux et trois produits selon la pêche. Ce qui est très positif aussi c’est qu’ils permettent de découvrir d’autres poissons moins connus comme les tacauds, chinchards ou les vieilles, ce qui permet de relâcher la pression sur des espèces trop consommés comme les bars et les dorades et de leur permettre un repos biologique, une trêve pour qu’ils aient le temps de se reproduire.
Ce serait une façon de limiter la surpêche ?
Respecter la saisonnalité des poissons et mieux rémunérer les pêcheurs, c’est une partie de la solution. Du coup, comme ils sont mieux rémunérés, les pêcheurs de Poiscaille peuvent pêcher moins et gagner autant et cela les encourage dans leurs pratiques vertueuses. Il y a aujourd’hui 4.500 abonnés à ce réseau ce qui offre un débouché à 80 pêcheurs et ostréiculteurs. En atteignant les 50.000 abonnés cela représenterait 1.000 navires, soit un quart de la flotte française. Si un quart de la flotte se met à pêcher moins, on peut imaginer que l’état des stocks va forcément s’améliorer.