Chaque matin, Samuel Etienne revient sur ce qui fait la Une des quotidiens nationaux.
"Présidentielle : pourquoi rien n'est joué" La Une ce matin du Figaro
On l'a dit et redit, Le Figaro le répète, comme sidéré - il faut dire que c'est du jamais vu sous la 5ème République - c'est une élection hors-norme, notamment parce que 40% des électeurs se disent toujours indécis, et que l'abstention massive pourrait déjouer tous les pronostics ! Et on va en reparler dans un instant avec vous Bruno. La question est maintenant de savoir à qui cette incertitude pourrait profiter ? Et bien tout dépend du journal que vous lirez ce matin. Le Figaro, par exemple, espère très fort que ce sera à François Fillon.
Le Figaro ne fait pas mystère de son positionnement dans cette campagne, malgré les affaires, malgré la mise en examen, son champion c'est François Fillon, le seul - je cite l'édito de Paul-Henri du Limbert - le seul à même de "tourner définitivement la page Hollande, du chômage, de la dette, des impôts, du communautarisme et du recul de l'Etat". A qui va profiter l'incertitude ? Et pourquoi pas à Jean-Luc Mélenchon, espère en revanche L'Humanité ? A la lecture des derniers sondages, le candidat de la France insoumise se prend à rêver. Et le quotidien communiste aussi. L'Huma qui est par ailleurs allé à la rencontre des abstentionnistes, constatant que souvent ils ont voté par le passé. Puis de moins en moins, puis plus du tout. Tous disent leur désenchantement de la politique. Qui pourrait les blâmer ? Au vu de la campagne que nous sommes en train de vivre.
Un espoir, quand même, qu'on parle enfin du fond !
Libération se réjouit ce matin : "enfin les choses sérieuses commencent. Il aura fallu attendre trois semaines avant le 1er tour pour aller dans le dur de cette campagne marquée par les affaires", pour que l'on souligne enfin ce qui fait la différence entre les candidats. Libé a ainsi réuni les conseillers économiques de François Fillon, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et Benoit Hamon, pour parler des programmes respectifs de leurs candidats. Même démarche de L'Opinion ce matin : intéressons-nous enfin au fond ! L'Opinion qui a fait passer les promesses budgétaires de Macron, Fillon et Le Pen au crash-test, les calculant, les comparant, milliard après milliard. Et il a des surprises ! Quel que soit le candidat, d'ici 2022, la dette aura encore progressé, de plus de 200 milliards.
Le journal dénonce les hypothèses peu réalistes des candidats, tout en constatant que le plus vertueux - budgétairement parlant, je dis bien budgétairement parlant - c'est François Fillon.