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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la campagne des élections législatives qui prend quasiment toute la place dans l'actualité.

L’heure du grand face à face.

Les leaders des deux camps font la une à l’heure de l’ultime combat.

Un habile montage photo les montre plus déterminés que jamais en première page.

Il s’agit bien entendu d’Antoine Dupont et Maxime Lucu ! Les deux joueurs vedettes du Stade Toulousain et de l’Union-Bègles-Bordeaux qui s’affronteront ce soir sur la pelouse du stade vélodrome. Ils se partagent en attendant la première page de l’Equipe. C’est « le top du top » affirme le quotidien sportif qui consacre 7 pages à cette finale du championnat de France de Rugby.

Mais les deux hommes sont amis et coéquipier en équipe de France.

Rien à voir avec l’état d’esprit de celui qui fait la une du Figaro.

Lui n’est habité que par la haine, la vengeance. Edmond Dantés, alias Pierre Niney, alias comte de Monté Cristo qui revient au cinéma. Vos journaux sont plutôt séduits pas la superproduction française qui sort aujourd’hui. C’est l’évènement du Week end. Enfin, cela aurait dû, sans la dissolution, on aurait disserté, rugby ce matin, on aurait réveillé Alexandre Dumas mais évidemment la politique emporte tout aujourd’hui encore...

« Faits têtus, sondages obtus !

Et Les quotidiens jettent leurs dernières forces dans la bataille. 

« Courage » s’exclame Anne Ponce à a une de La croix.

« Nous voici au bout d’une campagne éclair qui nous laisse groggy écrit elle ». Avant d’exposer les raisons qui font que le quotidien catholique de gauche appelle à se détourner des extrêmes en général et celle de droite en particulier.

Et avec elle tout, le camp autoproclamé de la raison, se mobilise une dernière fois pour convaincre l’électeur de na pas abandonner le camp d’un président qui a perdu la sienne.

Dans les Echos, Jacques Attali publie une chronique archétypale : « Lettre ouvertes aux électeurs du RN ».

« Votez contre le pouvoir si vous voulez », écrit l’ancien collaborateur de François Mitterrand, « mais ne votez pas contre vous-même ».

Seulement si les faits sont têtus, les sondages eux semblent obtus. 

Et les dernières fournées que vous découvrirez ce matin radotent, répètent ce qu’ils nous annoncent depuis 3 semaines. Le bloc centriste décroche, la gauche s’accroche, le RN décoche.... 36, 37% selon certains instituts.

A la une de l’Opinion, qui n’a jamais caché la sienne, Nicolas Beytout se veut lucide :

Oui, lucide écrit il : « nous regardons avec effroi l’échéance électorale de dimanche ». « Lucide, nous voyons que le sentiment d’abandon nourrit le vote extrême d’une partie des français. Lucides nous savons que les consignes de vote ne font qu’exacerber cette sensation d’une coupure entre le peuple et les élites ».

Et sans doute beaucoup de ces électeurs dimanche, tel le comte de monté Cristo penseront tenir enfin leur revanche. 

L’affaire est dans le sac

Pour boucler la semaine je vous propose une histoire de sac. Elle est racontée par le Wall Street journal et l’Opinion a eu la bonne idée de la traduire pour ces pages Week end.  L’histoire du sac Birkin qui a 40 ans cette année ou, comme le résume en titre le journal, « Le buisiness dément du sac à main le plus convoité au monde ».

La sac Birkin produit par la maison Hermès coute 12 000 euros environ.

A priori, il n’a pourtant rien d’exceptionnel en photo dans le journal. Un beau sac à main de dame mais sans plus. Sauf qu’il est devenu l’un des meilleurs moyens d’afficher son statut social pour ceux qui veulent étaler leur richesse. Et cela pour certaine cela n’a pas de prix, ce qui est dans ceux de la maison Hermès qui l’a bien compris.

Génie du markéting de luxe associé à la vacuité de la mode. 

Hermès organise elle-même la pénurie.

Du coup dans les boutiques de la marque, à New York ou Miami, ce sont les acheteuses qui ont la fièvre et les vendeurs qui sont les rois. Certaines des femmes les plus riches du monde leur apportent des biscuits fait maison, pour instaurer un lien privilégié. Plus efficaces Elles ont aussi offert des billets pour des concerts de Beyoncé, des voyages en jet privé au festival de Cannes et même des enveloppes d’argent liquide.

Le système est effectivement bien rodé, lorsqu’une livraison de Birkin arrive dans une boutique, le stock est réparti entre les différents vendeurs qui ont tous leur liste de client fortunés. C’est eux qui iront plaider leur cause auprès du directeur. Et pour avoir le droit d’acheter la précieuses pochette de cuir, mieux vaut avoir lâcher au préalable 10 000 dollars en foulard et autre falbala.  

Un dernier mot, pourquoi ce sac s’appelle Birkin ?

Eh bien si,  à cause de Jane !

La chanteuse un jour rencontre le patron d’Hermès dans un avion. Elle se plaint auprès de lui de ne pas trouver de sac à la bonne taille.

La légende veut qu’ils griffonnent alors ensemble le modèle sur un sachet de vomi Air France. Elle en recevra chaque année de confortables royalties.