5:36
  • Copié

Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la fin des Jeux olympiques de Paris 2024, la nomination surprise de Michel Barnier et l'accord entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron.

La fin et le début

C’est une sculpture dans un jardin. Celle d’un artiste un peu oublié de la fin du 19eme : Henri Vidal. Son œuvre la plus célèbre c’est cette sculpture de Caïn, qui, selon l’ancien testament est l’auteur du premier crime de l’humanité.  Vidal le saisit juste après le meurtre de son frère, au moment où il prend conscience de son acte cachant alors son visage dans sa main.

Cette allégorie de l’affliction c’est aux jardins des Tuileries à Paris que vous pouvez la contempler.

Mais d’abord un mot d’explication. Pourquoi vous parlez de cette sculpture dans cette revue de presse ?

Parce qu’elle fait la une de l’Equipe ce matin. Formidable une ! Magnifique photo avec en contre point à cette tristesse de pierre, la montgolfière olympique dont la lumière ne va pas tarder à s’éteindre sur Paris.

The End.

C’est le gros titre, cinématographique de l’Equipe ce matin.

Mais comme la fin d’un beau film, la fin de ces Jeux n’est pas si triste, et Hemingway a raison, Paris est une fête. Et nous avons la fierté en héritage titre le Parisien...

Oui Fier ! répète Nicolas Charbonneau dans son éditorial parce que le succès incontestable de ces JO aura cloué le bec à tous les grincheux...

A tous ceux-là, et au monde entier, la France a montré le meilleur d’elle-même...

Tout a été une immense réussite et tant pis pour tous ceux qui trouveront toujours quelque chose à redire...

After the End The begining !

Au travail s’exclame les Echos en titre au-dessus d’une photo de Michel Barnier effectuant sa première sortie de Premier ministre. C’était samedi à l’hôpital Necker à Paris.

Les Echos qui reviennent aussi longuement sur sa nomination surprise et révèle qu’au dernier moment il a bien failli se faire doubler par Laurent Berger.

La manœuvre a été fomenté par Olivier Faure. S’apercevant, un peu tard, après avoir consciencieusement torpillé Bernard Cazeneuve, que Matignon allait échapper à la gauche. Le Premier secrétaire du PS s’est mis dans la tête de faire nommer l’ancien patron de la CFDT. Sauf que Laurent berger ne voulait pas.

Aidé par François hollande il parviennent toutefois à lui faire accepter l’idée d’une conversation téléphonique avec Macron, puis préviennent en urgence l’Elysée des possibles disposition de Berger.

Seulement Le président n’appelle pas lui-même et charge Alexis Kohler (le bien nommé) du coup de fil. Ce dernier n’étant à priori pas d’une grande diplomatie il lui balance d’entrée : « Il parait que t’a envie d’être premier ministre »... Terminé Rideau ! Barnier pouvait alors préparer son cartable pour Matignon.

 

Le chat et la souris

Autre coup de téléphone. Celui-là était raconté par le JDD hier. Jules Torès lève le voile sur des relations insoupçonnées entre les 2 finalistes de la dernière présidentielle.

En fait, c’est Thierry Solère qui aurait d’abord servi d’entremetteur entre l’Elysée et Marine le Pen. La cheffe du RN fini par assurer qu’elle ne s’opposera pas d’emblée à une nomination de Barnier à Matignon qui doit intervenir dans les jours qui viennent.

Mais le lendemain le porte-parole du RN Jean Philippe Tanguy se lâche en radio, traite Barnier de fossile de type stupide. Panique à l’Elysée, et c’est finalement Macron lui-même cette fois qui prend son téléphone. Il appelle Marine Le Pen. L’accord est scellé : pas de censure contre Barnier avant le discours de politique générale. 

La suite de l’Histoire est à découvrir à la une de l’opinion.

« Le Pen-Barnier, le jeu du chat et de la souris », c’est le titre de ce papier que signe Olivier Bacuzat.

Et dans ce jeu dangereux, le matou c’est Marine Le Pen :

« Patte de velours à l’annonce de la nomination à Matignon d’un « homme jugé respectueux » ; griffes à peine sorties pour signifier au premier ministre qu’il est sous surveillance.

Et puis feulement, les dents bien en évidence, à l’évocation de cet automne : « quand on est dans l’opposition, en règle générale, on vote contre le budget », avertit une marine Le Pen parfaitement consciente du rapport de force.

 

L’épée de l’Archange

On termine avec un Président de la République : Georges Pompidou, qui a droit ce trimestre ci aux honneurs de Schnock.

Schnock c’est une revue très 3eme degrés pour les vieux de 27 à 87 ans, comme elle l’annonce elle-même.

Et le journal a eu une bonne idée. Celle d’exhumer une interview de Pompidou parue dans le Figaro Littéraire en 1966.

On est bluffé 58 ans plus tard, par l’intelligence et la culture de ce président qui aimait tant l’art et les idées et qui souhaitait qu’on arrête d’emmerder les Français.

« L’œuvre d’Art explique-t-il à Michel Droit, c’est l’épée de l’archange et il faut qu’elle nous transperce. L’art n’est pas de la décoration, disons qu’il reste comme, l’écrivait Baudelaire, le meilleur témoignage que nous puissions donner à notre dignité ».

Fermé les guillemets,

Vous pouvez méditer.

Bonne journée à tous et salut à toi Pompidou !