La nomination du Premier ministre, le jeu des chaises musicales de Matignon

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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, retour sur le nouveau nom soumis au président de la République : Thierry Baudet.

La journée surréaliste de la marmotte.
C’est un film de 1993 avec La belle Andie Mc Dowell et le séduisant Bill Murray. C’était une sorte de fable où un journaliste météo, envoyé en reportage, revivait chaque jour exactement la même journée. Au Québec le film s’est intitulé la journée de la marmotte. En France un jour sans fin.
Et ce matin un jour sans fin c’est aussi le titre du Parisien Aujourd’hui-en-France. Parce que c’est cela que l’on a l’impression de vivre et revivre tous les jours inlassablement confirme Cécile Cornudet l’éditorialiste politique des Echos. « L’Impression d’avoir déjà vu le film » écrit-elle, « le temps se dilate. Emmanuel Macron cherche un Premier Ministre. Jaillissent des noms, fuite organisée, émissaire envoyés... Le président fait, laisse dire, puis il déchire la copie et avance un autre nom ». Et une nouvelle journée commence semblable à la précédente.
Et le nom du jour est : Thierry Beaudet ! 

Qui ça ?? Thierry Beaudet...Grattage de tête dans les rédactions... Google... Wikipédia... Ah voilà. Baudet Thierry, né le 21 avril 1962 à Domfront (Orne), Instituteur de formation, il préside le groupe Mutuelle générale de l'Éducation nationale et depuis mai 2021 le Conseil économique, social et environnemental. Bon.-Attendez ! soulignent certains. C’est un mec à gauche, là dans une interview que personne n’a lue à l’époque, il s’est quand même opposé à la loi immigration de Gérald Darmanin.

Et puis les souvenirs plus précis commencent à revenir. Dans l’Opinion, Corine Lahik rappelle ainsi qu’il s’est placé en ennemi de Marine Le Pen, Le 26 juin dernier dans la Tribune, il déclarait : « Le RN met en danger l’avenir des corps intermédiaire ». Il est aussi pro légalisation du Cannabis. « C’est également un chaud défenseur de l’Euthanasie » se souvient Guillaume Tabard du Figaro, « en cohérence avec la philosophie de ses engagements » écrit-il. Qu’est-ce que cela veut dire ça ??

Ah oui qu’il est Franc-Maçon...
Mais le plus féroce, c’est Nicolas Beytout à la une de l’Opinion : « Pour comprendre ce que pourrait apporter au pays le choix du président du CESE. Il suffit de s’interroger sur ce qu’apporte cette assemblée économique sociale et environnementale à la France. La réponse est simple répond-t-il : Rien ! si ce n’est des frais de fonctionnement.
« Thierry Beaudet a derrière lui une belle carrière dans l’univers de la mutualité, ce royaume du consensus mou et des petits arrangements entre amis ». Ce sera promet-il « un premier ministre pour ne pas gouverner ».
Et c’est aussi l’avis de la politologue Chloé Morin interrogée dans les Echos : « C’est un inconnu résume-t-elle. Il n’a aucun relais parlementaire ni poids politique... (à part donc la Franc-Maçonnerie)
« Sa nomination montrerait juste -conclu-t-elle-, qu’Emmanuel Macron fait le choix de garder le pouvoir ».
Après la politique, la Culture...

Avec une exposition qui devrait plaire au président de la République après l’été qu’il vient de nous faire passer. 

Le centre Pompidou à Paris célèbre les 100 ans du Surréalisme.

Alors d’accord on y expose pas de dissolutions baroques de nominations incongrues ou d’atermoiements sans fin. Mais on n’en est pas si loin avec la célébration de ce courant pictural et philosophique théorisé par André Breton il y a tout juste un siècle. C’est à la une du Figaro ce matin.Cette exposition sera l’occasion de revoir les Dali Marx Ernst et Georgio de Chirico que l’on prenait pour des fous à l’époque. « Surréaliste ? tout est surréaliste désormais -explique Valérie Duponchelle. L’épithète est devenue usuelle, la référence aux maitres de ce courant rebelle ne cesse de renaitre ».

« Pendant les Para cela s’acoquine aussi dans tous les coins »...

Mais on va terminer par un tout autre sujet. Sensible, pas facile... C’est l’Equipe qui s’y attelle. En marge des paralympiques, le quotidien s’intéresse à la sexualité des sportifs handicapés. Parce que pour les valides, aucun souci. Il est très largement admis par notre société que ces jeunes gens beaux et musclés, bourrés de testostérone et d’œstrogène transforment le village Olympique en lupanar. Et de s’émerveiller des 230 000 capotes qui auraient été utilisés durant les 2 semaines de JO...

Oui mais : Et les athlètes en situation de handicap ?

Alors là silence constate Quentin Thomas dans cet excellent article. Impossible d’avoir le moindre chiffre sur le nombre de préservatifs qui leur a été distribué. A l’image d’une société qui invisibilise cette question encore taboue de la sexualité des personnes en situation de handicap.
Et pourtant, pendant les Para cela s’acoquine aussi dans tous les coins...

« Le sexe, c’est ce qui m’a reconstruit après mon accident confie d’ailleurs Michaël Jérémiasz, de la délégation française ».

Mais pas question d’en parler...

« On a longtemps été considéré comme des objets de soins regrette-t-il. Quand on parle de nous, on pense à la survie pas aux rêves, aux désirs ni au fantasme...»

Bref on songe moins surréalisme que journée de la marmotte.

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