Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, le début du Carême, le fast-checking face à la religion et l'imposition de nouveaux droits de douane par Donald Trump.
Un gout de cendre
C’est le retour du Carême rappelle La croix en gros titre.
C’est aujourd’hui le mercredi des cendres... Le début pour les catholiques du monde entier d’une période de 40 jours qui prendra fin à Pâques, où les croyants sont censés creuser un peu leur foi à travers la prière ou quelques privations.
Et pour l’occasion la Croix consacre un reportage intéressant aux futurs baptisés qui semblent sur le sujet, beaucoup plus strictes que les catholiques de naissance si on peut les appeler comme cela.
En fait jusque dans les années 90, la pratique du carême était un peu tombée en désuétude explique une sociologue des religions mais chez les jeunes convertis il y a au contraire une demande de radicalité.
Un Dominicain interrogé par le journal y voit une possible influence de l’Islam avec ces règles fortes pendant le ramadan notamment concernant le jeûne.
Une pratique par ailleurs dans l’air du temps pour des raisons de santé et de développement personnel.
Le carême résume un prêtre est souvent perçu comme un temps où l’on montre à Dieu mais aussi aux autres et a soi-même qu’on ne rigole pas, que l’on prend sa foi au sérieux.
Dieu est-il une fake news ?
On ne change pas complètement de sujet avec la une du JDnews cette semaine.
Pas totalement si l’on pose la question ainsi :
Est-ce qu’un jour, considérer que Dieu existe sera considérés comme un fake news ? N’est-ce pas déjà le cas dans certains médias d’ailleurs ?
En marge de la fermeture de C8, l’hebdomadaire du groupe Lagardère s’interroge sur les menaces qui planent sur la liberté d’expression dans notre pays. Et notamment sur les limites du « fact Checking » comme on l’appelle en bon français...
Au départ tout cela partait d’une excellente intention : vérifier les faits à une époque où les fausses informations commençaient à pulluler sur Internet. « Mais l’action des « fact Checkers » ne s’est pas longtemps cantonnée à la seule véracité des faits -explique Geoffroy Antoine-, le champ des idées à lui aussi été pris d’assaut, non sans arrière-pensée idéologique ».
Du coup « contester la théorise du genre ? Révisionnisme »
« Questionner la capacité du vaccin à freiner le Covid ? Complotisme ».
« Faire le lien entre délinquance et immigration ? Xénophobie ! »
Bref exit toutes les idées dissidentes. « Quiconque n’embrasse pas le discours dominant est accusé de mensonges ». Et voilà comment on rogne progressivement dans notre pays la liberté d’expression. C’est à lire dans le JDnews.
Le grand carême de la dépense publique
Sinon trois mots reviennent invariablement dans tous les journaux : Economie de guerre
Conséquence de la nouvelle doctrine américaine, les Européens vont donc devoir assumer seuls, leur défense en général et celle de l’Ukraine en particulier.
Et cela va couter cher. Alors il y a bien sur les 800 milliards annoncés par Ursula van der Leyen. Mais ce plan est « en trompe l’œil » prévient le Figaro. Il s’agit juste d’un assouplissement des règles budgétaires européennes explique Florentin Collomb. La réalité pour des états impécunieux comme la France, c’est qu’il va y avoir des arbitrages douloureux à faire et que nous ne ferons pas l’économie, d’économie justement, sur les dépenses sociales...
Une sorte de grand carême de la dépense publique et qui va durer plus que 40 jours celui-là.
Cela apparait comme une évidence à tout le monde, sauf... sauf à notre ministre de l’Economie. A la une de l’Opinion, Nicolas Beytout n’en revient pas des déclarations d’Éric Lombard...
Le « Spiderman de la finance » a déclaré doctement « qu’il ne fallait pas rogner dans les budgets, que moins de dépense sociale, ce n’est pas possible et qu’en revanche on pourrait revenir sur l’âge de départ à la retraite ».
« Mais quelle est cette France -écrit Beytout-, cette France qui se gargarise de l’autonomie stratégique mais ne rêve que de grands emprunts synonymes d’aliénation de notre autonomie financière ?
Arme à double tranchant
L’actualité c’est aussi l’imposition de nouveaux droits de douane par le Président américain.
Et « Donald Trump est décidément étrange. D’un côté il martèle qu’il veut la paix en Ukraine. De l’autre, il déclare une guerre commerciale tous azimuts » -écrit Jacques Olivier Martin à la une du Figaro... « Et sur le terrain économique, son arme favorite à un nom : les droits de douane. Simples, rapides visibles ils cochent toutes les cases de la bonne communication politique ».
« Sauf que c’est une arme à double tranchant et que les représailles sont quasi automatiques... Au bout du compte, cette guerre ne fera que fracturer un peu plus un monde fragile ».
Les Echos qui consacre un gros dossier à cette guerre commerciale sont exactement sur la même ligne.
Conséquence des décisions de Donald Trump et des répliques des pays visés : « le budget américain sera amputé de 1%. Les économies canadienne et mexicaine pourraient entrer en récession ». « Concernant la production automobile par exemple. Aux Etats Unis l’effet sera si fort que le prix moyen d’un véhicule neuf sera alourdi de 4 à 12 000 $ ». Bref « Etats, entreprises consommateurs -résume David Barroux-, il n’ y aura que des perdants.
The battle !
Mais on va terminer par une confrontation à l’issue de laquelle il y aura forcément un gagnant. Paris ou Liverpool.
Et en attendant le match de ligue des champions de ce soir L’Equipe s’est amusé à détourner la célébrissime photo de l’album Sgt Peppers. En une, ce ne sont plus les Beatles mais les joueurs du PSG actuels et passés qui sont ainsi photoshopé.
The battle ! titre le journal. Mais non ce n’est pas une bataille, c’est une affiche de rêve. C’est le match entre les 2 équipes européennes les plus impressionnantes du moment affirme le quotidien sportif...
Alors que le meilleur gagne évidemment mais espérons juste pour les Parisiens que la partie ne soit pas trop poivrée. Et qu’en ce début de carême, ils ne terminent pas la soirée avec un gout de cendre dans la bouche.