Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la fin du règne d'Emmanuel Macron, l'intelligence artificielle et la superstar Violette Dorange.
C’est un papier assez marrant et assez vachard que signe François Xavier Bourmaud dans l’Opinion. Article sur la fin de règne d’Emmanuel Macron que ce journal a pourtant tellement aimé.
Fin de règne dans un palais de l’Elysée qui ressemble à l’hôtel désert de Shining, avec des conseillers qui partent les uns après les autres. Et un président au plus bas dans les sondages.
« Les Français eux sont déjà dans l’après Macron -explique le maire d’une grande ville-, il peut faire tout ce qu’il veut c’est trop tard ça n’imprime plus ».
Et pourtant le président se donne du mal affirme le journal :
« Un jour, il répond à un influenceur qui s’agace sur Tik-Tok de ne pas pouvoir payer le péage avec son smartphone. Le lendemain il s’arrête dans un bistro du Nord pour boire un café, acheter un loto de la biodiversité et discuter avec les clients. Et puis il y a le projet de transformation du Louvre pour redorer sa fin de mandat... L’Enjeu pour lui aujourd’hui c’est la trace qu’il laissera dans l’histoire explique le patron de l’IFOP. Et c’est dans cette logique que s’inscrit le sommet international sur l’intelligence artificielle qui débute aujourd’hui et qui monopolise les gros titres ce matin.
« Nous sommes plus créatifs plus rapides, plus frugaux, plus efficace»
C’est qu’avec l’IA, nous ne sommes pas dans le gadget mais dans un sujet quasi civilisationnel.
« Le combat qui s’annonce n’est pas qu’une question d’hégémonie économique -écrit par exemple Fabienne Lemahieu
à la une de la Croix- il nous touche au plus près tant l’IA a bouleversé depuis deux ans nos modes de vie, de pensée de création. Les enjeux de gouvernance et de régulation de l’IA ne sont rien de moins que la garantie de nos libertés fondamentales ».
Régulation... Régulation...
A la une du Figaro, Jacques Olivier Martin est excédé. « Oui, il y a les grands principes, il y l’Ethique de l’IA -reconnait-il-, mais l’Europe veut elle se cantonner au rôle de régulateurs pendant que d’autres bâtissent des empires » s’interroge-t-il ?
D’autant que la France a une vraie carte a jouer.
« Nous sommes plus créatifs plus rapides, plus frugaux, plus efficaces ». Voilà ce qu’explique Arthur Mensch au Parisien / Aujourd’hui en France.
C’est le patron de Mistral AI, l’une des starts up françaises les plus en pointe. « Si toute l’Europe travaille main dans la main nous pouvons être leader affirme-t-il ».
« Mais nous devons aussi aller très vite » prévient David Barroux des Echos. « Parce que l’IA est aussi une course de vitesse et malheureusement la France est une championne de la lenteur.
Nos procédures administratives ralentissent considérablement les chantiers.
Un peu comme nous avons reconstruit Notre-Dame en un temps record et en en faisant un chantier prioritaire, nous devons faire de l’IA une priorité qui ne se laisse pas ralentir par notre bureaucratie ».
Elon Musk français
Alors comment faire pour lutter contre la bureaucratie et la sur-administration ? Eh bien pourquoi ne pas confier la réduction des dépenses publiques aux chefs d’Entreprise. C’est en tous cas la proposition du nouveau patron de la CPME, Amir Reza Tofighi s’exprimait dans le JDD hier. Il propose qu’un Elon Musk français soit chargé de tailler dans les dépenses publiques. Vous verrez qu’on dépensera moins en faisant mieux en appliquant les méthodes des entreprises.
Impérialisme à la française
Dans la série on est toujours le grand méchant de quelqu’un d’autre.
Les Echos consacre un article ce matin à l’Italie qui dénonce l’impérialisme économique français. Les milieux d’affaire et la presse de la péninsule critiquent les français qui viendrait faire leur shopping d’entreprise en Italie. Et d’énumérer la longue liste des fleurons italiens qui ont été rachetés par des entreprises hexagonales ces dernières années.
Un débat qui agite l’Italie au moment où la France s’inquiète elle-même des rachats d’entreprises hexagonales par des boites américaines.
Ice berg et routines cheveux
Mais on va se quitter avec la femme du jour.
Elle s’appelle Violette Dorange. Il y a 3 mois, c’était une parfaite inconnue mais elle a droit ce matin à la Une de l’Equipe et au 3 pages suivantes.
Entre temps, elle a fait le tour du monde à la voile et elle a surtout réussi à émouvoir un public qu’elle a fait vibrer. Hier elle n’est arrivée que 25ème du Vendée Globe, 26 jours après le vainqueur Charlie Dalin. Mais il y avait des dizaines de millier de personne à l’attendre aux sables d’Olonne. Du haut de ses 23 ans, cette étudiante, aura réussi à toucher une bonne partie des Français... « Elle l’a fait avec les codes de sa génération -explique Jean Denis Coquard dans son éditorial-. Hyper connectée. Tik Tok et insta, parlant simple et juste, comme une copine qui évoquerait sa peur de monter au mat. Ses doutes de filer entre les bouts d’Ice berg et ses routines cheveux.
Son succès explique-t-il, dit aussi ce qui peut manquer parfois au sport de haut niveau où l’humain, les rêves et les émotions sont de plus en plus gommés derrière une communication aseptisée.
Bref face à l’IA, la revanche du courage et d’une humanité qui n’ont rien d’artificiels.