Un discours qui n'imprime pas, une mauvaise note qui pourrait bien tomber aujourd'hui et la nouvelle attraction parisienne

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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, le discours d'Emmanuel Macron à la Sorbonne qui passe plutôt inaperçu et la note de la France qui pourrait être dégradée par les agences Fitch et Moody's.

Emmanuel et Kendji

Curieusement le discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe ne fait pas les gros titres ce matin. Très rares sont par exemple les quotidiens régionaux à y consacrer leur manchette. Au mieux il y a ce que l’on appelle un appel en une, un petit sous-titre qui renvoie à article en page intérieure. Mais Ouest France par exemple, qui aime à se présenter comme le premier quotidien national, n’en dit pas un mot en première page.

Rien.

Et le directeur de l’Opinion est assez seul à s’indigner de ce désintérêt général : « que penser d’un discours fondamental sur l’Europe lorsqu’il est relayé sur les chaines d’info continue derrière l’affaire Kendji Girac » s’étrangle Nicolas Beytout.

Oui, sans doute, mais « il n’est pas certain que les Français soient restés devant leur écran pendant deux heures pour écouter le chef de l’État » semble lui répondre Olivier Biscaye. Le directeur du Midi Libre qui parle d’une Intervention multidirectionnelle et parfois confuse.

Dense. « C’était un discours dense » commente pour sa part, Jean-Christophe Ploquin à la une de La Croix. Dense ce qui en langage journalistique veut dire ennuyeux.

« Les macronistes auraient tort d’espérer un impact immédiat de l’adresse de la Sorbonne qui ne peut être qu’un discours à infusion lente » écrit Guillaume Tabard dans les colonnes du Figaro qui lui non plus ne consacre pas son plus gros titre à ce discours. Pour le journal de droite, l’actualité a plutôt un son de compte à rebours.

« Moody’s Blues »

« Tic tac tic tac » écrit un rien sadique Gaétan de capèle dans l’édito à la une du journal. « Plus que quelques heures à patienter et le gouvernement saura s’il doit subir ou non l’affront d’une dégradation de la note financière de la France ».

Le « Moody’s Blues » comme il l’appelle joliment « Moody’s Blues », ou la peur de l’agence Moody’s.

La France ne peut s’en prendre qu’a elle-même si elle se retrouve dans une situation de soumission explique-t-il. Tant de mauvaise gestion a ruiné notre crédibilité...

Vous trouvez ça dure ? Eh bien vous n’avez rien lu.

L’Express, qui n’est pas sur le papier le journal le plus hostile à la Macronie, L’Express publie en couverture une photo montage ;   Macron et Lemaire sont sur un bateau.... Qui coule ! « La France plombée titre l’hebdo ».  Et dans colonnes Béatrice Mathieu, adresse « un zéro pointé à la Macronie ». Chiffre à l’appui elle démontre que la crise Covid et l’Ukraine ont bon dos... « Depuis 2017, l’exécutif porte une lourde responsabilité dans la dérive des finances publiques -écrit elle-. Le Bilan d’Emmanuel Macron est accablant ».

Alors Reste à savoir si la France sera ou non dégradé. A la recherche de quelques infos on s’est plongé dans les Echos, dont l’actualité économique et financière est a priori la spécialité. Lecture, relecture... Rien ! Pas un mot sur cette possible dégradation de la France. Comprenne qui pourra.

Joe B. in Paris ?

Emmanuel Macron n’est pas rancunier. Alors qu’il va peut-être assister à la dégradation de la France par des agences américaines... Le Parisien Aujourd’hui-en-France nous apprend qu’il souhaite recevoir Joe Biden en visite d’Etat. Le top du top en matière de protocole. Marcello Wesfreid et Henri Vernet explique que L’Elysée tente effectivement de convaincre le président américain de rester en France après le 6 juin pour une visite d’Etat de 2 jours ou 3. Bref jusqu’aux élections européennes ce serait parfait...

Bobo et boubouliste

En tous cas si Biden vient à Paris. Il faudra l’emmener voir la nouvelle attraction de Montmartre. Pas le Moulin Rouge qui sans ses ailes ne ressemble plus à grand-chose. Non ! La nouvelle Zad ! Parce que Paris a désormais la sienne. L’info est dans le Figaro. Moins boueuse que Notre-Dame des Landes, Plus chic que celle du chantier de l’A69, il y a désormais la zone à défendre du boulodrome de Montmartre.

Un petit terrain de 765 mètre carré sur lequel dorment désormais tous les soirs des membres du Club de Pétanque pour éviter d’être expulsé... C’est Stéphane Kovacs qui a mené l’enquête.

La mairie de Paris a effectivement décidé de déloger ses amateurs de boules pour confier l’espace à un hôtelier de luxe mitoyen.

Celui-ci promet d’y installer en lieu et place des joueurs de pétanque en marcel des « abris naturels pour une faune diversifié », «Un composteur collectif. ».. « Cette réorchestration écologique permettra des cours de médiation et d’apiculture »...

Bref vous avez compris... Les boulistes aussi ! Ils n’en veulent pas ! Ils veulent garder leurs terrains de boules et leur buvette !

« Il y a un enjeux social, culturel et sportif. Ici se retrouvent des gens de tous âges et de tous milieux pour jouer aux boules et aux cartes autour d’une bière à un euro 50 explique Fabien Galthié, le sélectionneur de l’équipe de France de Rugby qui fait partie des zadistes ».

« L’Hôtel c’est magnifique mais il faut sortir le billet pour s’assoir ».

Voilà la lutte des Classes entre bobo et boubouliste, tout cela arbitré par le Figaro. Qui a dit qu’il n’y a rien dans les journaux ?