Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, une histoire de GPA en France, le PS qui ne censurera pas François Bayrou et le 125e anniversaire de la naissance de Jacques Prévert.
La pipette de Doliprane
C’est l’histoire d’une jeune femme sans doute un peu instable, un peu idéaliste, un peu paumé.
Cette Histoire c’est Paul Sugy du Figaro qui nous la raconte.
Elle s’appelle Julie. Appelons la Julie, nous sommes en 2018 et à la devanture des librairies trône tout sourire le visage de Marc Olivier Fogiel. Il vient de publier un livre où il raconte son bonheur d’être père. Avec son mari, ils ont acheté aux Etats Unis, une paire de jumelle à une mère porteuse. C’est le progrès !
Alors la jeune femme française se dit qu’elle aussi, elle va faire un grand geste progressiste. Elle aussi elle va prêter son ventre à un couple d’homosexuel afin de leur fabriquer un bébé. Mais pas pour de l’argent... Non ! Il s’agira d’une GPA altruiste.
Sur Internet, elle trouve rapidement un couple d’hommes intéressés. Le jour J elle se rend chez eux. L’un d’eux lui tend un petit bocal. Elle introduit le sperme du père biologique à l’aide d’une pipette de doliprane précise le journal.
Et au 2eme coup ça marche.
Dans sa tête elle est et restera la mère de cet enfant qu’elle porte, mais les deux hommes sont malins et pas très honnêtes ils lui font signer une batterie de documents.
Bref 3 jours après la naissance elle se retrouve dépossédé de son bébé.
Commence alors une longue et infructueuse bataille judiciaire. Une procédure qui lui ouvre les yeux et qui devrait nous les ouvrir à tous. « Ce combat judiciaire -commente son avocate-, atteste de manière criante que le juge français reconnait pleinement la gestation pour autrui et ses effets alors même qu’elle est interdite en France ».
Aujourd’hui Julie, est un peu moins idéaliste, un peu moins instable mais tout aussi paumé. En tout cas elle a compris une chose ; un peu tard.
« Pour moi, dit-elle, on ne devrait jamais permettre de fabriquer un enfant avec les gamètes d’un inconnu. C’est injuste pour l’enfant de le priver volontairement de ses origines ».
Faiseur d’ange
On passe à la politique avec une gestation du budget qui ne se terminera pas par un avortement sauvage.
Le PS en position de faiseur d’ange a finalement décidé de laisser la grossesse aller jusqu’à son terme. L’accouchement a eu lieu au forceps du 49,3. Mais le bébé sera viable et le papa François Bayrou devrait en avoir la garde encore quelques temps.
C’est le précieux feu vert du PS au budget titre les Echos...
Mais un feu vert qui fait voir rouge l’Humanité. « L’imposture du compromis » c’est le gros titre du quotidien communiste »
La censure se heurte au final aux atermoiements des socialistes commente Sébastien Crépel dans son éditorial.
Et dans le même journal Le socialiste Arnaud Delaporte se défend, explique que mieux vaut un mauvais budget que pas de budget du tout. Et que son parti n’est pas irresponsable.
Oui Admettons, mais ne pas être irresponsable fait-il de vous un parti responsable semble lui répondre Cécile Cornudet des Echos ? Et l’éditorialiste de passer en revue goguenarde le crédo de parents socialistes inconséquents. Moins d’économie plus d’impôts. Abandon du départ à la retraite à 64 ans. Craignant d’être jugé comptable des difficultés à venir, poursuit-elle, le PS garde aiguisé l’arme de la censure mais le risque est double, ne pas paraitre lisible et montrer une forme de fragilité.
Lorsque le budget paraît,
Reste que du côté de François Bayrou et de sa majorité on respire. Et l’on pourrait paraphraser Hugo.
Lorsque le budget paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris ; son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir le budget paraître,
Innocent et joyeux.
Commentaire un peu moins lyrique d’un député du bloc centriste au Parisien : « C’est bien payé sa non-censure car Bayrou, il a fait plein de conneries !
Cherche technocrate parlant le macron
Encore une petite info politique. La rumeur courrait mais elle se précise à en croire l’Opinion.
Le départ d’Alexis Kohler de l’Elysée serait imminent.
Emmanuel Macron chercherait activement un remplaçant à son Secrétaire général. (Enfin plus Général que secrétaire). Et ce n’est pas un poème mais une petite annonce qu’il pourrait rédiger : Cherche un technocrate parlant couramment le Macron, adapté à une fin de mandat et à un Président au pouvoir limité. Envoyer lettre de motivation au Palais de l’Elysée, 55 rue du Faubourg St Honoré, et pas besoin de mettre de timbre.
Mais on va terminer avec un vrai poète ce matin, car ce 4 février marque le 125-ème anniversaire de la naissance de Jacques Prévert.
C’est Pascal Lemaitre le dessinateur de la Croix qui y a pensé et on l’en remercie. Quoi de mieux pour commencer sa journée ?
Parce que comme il l’écrit joliment, « la poésie, c’est le plus joli surnom que l’on donne à la vie ».