Un attentat suicide au Cameroun a provoqué la mort de cinq enfants mardi soir. C'est une fillette qui s'est fait exploser au milieu d'un groupe d'enfants qui est à l'origine de cet attentat revendiqué par Boko Haram.
Si on a beaucoup parlé de New York depuis hier, le terrorisme touche aussi fortement d’autres pays dont on parle moins. Ce soir, c’est au Cameroun que nous allons d’abord, dans l’extrême nord du pays, où l’on a appris qu’un attentat suicide avait fait cinq morts hier soir…
Oui, ce matin je vois cette dépêche AFP : "Attentat suicide, cinq morts." Et puis, phrase suivante : on apprend que ce sont cinq enfants qui ont été tués, et deux autres blessés, dans cette région du Cameroun ou les djihadistes nigérian de Boko Haram mènent régulièrement des attaques. "Des enfants, mais pourquoi !?", se dit-on. Alors on lit encore : "Une kamikaze s’est fait exploser vers 19h45, dans le village de Zamga." Selon un responsable de la sécurité, c’était une fillette qui venait de s’introduire au milieu d’un groupe d’enfants en trains de jouer. Une fillette kamikaze.
Ce n’est pas la première fois que Boko Haram utilise des enfants, comme ça…
Non, et c’est même un phénomène en pleine expansion. L’Unicef avait publié un rapport à ce sujet en avril dernier. D’après ses comptes, de janvier à mars, 27 enfants avaient été forcés de commettre des attaques suicide dans la région, contre neuf à la même période en 2016. Quand je dis "la région", c’est ce très vaste territoire autour du lac Tchad, qui s’étend sur quatre pays : Cameroun, Nigéria, Niger et Tchad. Ces enfants font partie des milliers d’habitants qui sont enlevés dans les villages attaqués par le groupe. Et d’ailleurs, quand certains de ces gamins réussissent à s’enfuir, leur calvaire n’est pas terminé car ils sont alors souvent détenus par les armées des quatre pays, qui les interrogent pour essayer d’avoir des infos sur groupe Boko Haram. Selon l’Unicef, l’an dernier, 1.500 enfants étaient, comme ça, en détention administrative et dans des conditions terribles.
Boko Haram, on n’en parle pas très souvent pourtant leurs attaques sont fréquentes !
On peut dire même incessantes. Six morts hier soir, donc, tous des enfants. Mais aussi, dans la nuit de dimanche à lundi, 11 paysans étaient égorgés dans la même région au nord du Cameroun. La veille, juste de l’autre côté de la frontière, côté nigérian, attentat suicide dans une mosquée, cinq morts. La semaine dernière, triple attentat suicide à la sortie d’un camp de déplacés au Nigeria, 14 morts… Ça n’arrête pas. Depuis l’apparition de Boko Haram il y a huit ans, le groupe est responsable de la mort d’au moins 20.000 personnes dans la région du lac Tchad.
Deuxième histoire, ça se passe chez nos voisins allemands, où la presse a pointé ces jours-ci les curieuses méthodes du parti d’extrême droite AfD, entré en force au Bundestag le mois dernier. Hélène Kohl, vous êtes à Berlin. Alors les journalistes qui souhaitaient s’accréditer pour le congrès de l’AfD, qui a lieu dans un mois, devaient fournir des données personnelles, très personnelles !
Oui, pour pouvoir s’inscrire, il fallait absolument cocher une case indiquant que l’on était d’accord pour que l’AfD collecte et aussi archive des informations personnelles sur chacun des journalistes présents. Leur origine ethnique et raciale, leurs opinions politiques, leurs convictions religieuses ou éthiques, leur appartenance à des syndicats ou encore leur orientation sexuelle. C’est évidemment interdit en Allemagne par la Constitution. Et donc très vite, devant le scandale qui montait, le parti a fait machine arrière indiquant que ce n’était pas le bon formulaire d’accréditation et effectivement cette "version test", selon l’un des cadres du parti, a été retirée d’internet il y a quelques jours.
Mais tout est dit. C’était bel et bien un "test".
Ce nouveau parti d’extrême droite est un grand habitué de ce genre de pratiques. En fait, depuis quatre ans qu’il existe, il fonctionne que comme cela. Coup d’éclat, provocation, quitte à reculer après, mais on le sent bien, l’AfD teste l’opinion publique pour voir jusqu’à quel point elle peut mettre la barre à droite dans un pays qu’on a longtemps dit immunisé contre ces idées.
Oui mais là, ils sont allés trop loin…
Clairement, car au-delà du traumatisme du nazisme, il y a ici encore l’ombre de la police politique de la RDA, la Stasi qui avait fiché quasiment toute la population. Du coup, les Allemands sont sensibles sur ces questions de protection des données personnelles. Cela dit, la guerre n’est pas finie entre l’AfD et la presse. Et on s’attend à un Congrès tendu. L’an dernier déjà, les journalistes n’avaient pas pu travailler librement, sous surveillance permanente du personnel de sécurité du parti, qui s’imposait lors des interviews, qui interdisait certaines questions, certaines images… Des collègues ont même été victimes d’intimidations physiques.
Deux infos en bref, pour finir, avec d’abord une interdiction qui est entrée en vigueur aujourd’hui en Thaïlande !
C’est le début de la haute saison touristique. Sachez, voyageurs de Thaïlande, que vous n’avez plus le droit de fumer sur les plages de Pattaya, Phuket et autres… Si vous passez outre, vous risquez d’écoper d’une amende de 2.500 euros et d’un an de prison ! Ça fait cher la cigarette. Mais c’est à la mesure des dégâts sur l’environnement. Des études ont révélé la présence de près de 100.000 mégots en moyenne sur chaque tronçon de deux kilomètres et demi de la côte thaïlandaise.
Le concours de Miss Pérou avait lieu dimanche. Un concours très inspirant, cette année…
Grâce à l’initiative de son organisatrice Jessica Newton, Miss Pérou 87, qui a proposé que les candidates donnent leurs mensurations de manière un peu différente cette année. Imaginez la scène illuminée, et les très jolies filles dans leurs robes à paillettes, qui disent ça : "2.202 cas de féminicides durant les neuf dernières années dans mon pays. Plus de 70% des femmes dans notre pays sont victimes de harcèlement de rue. Mes mensurations sont 72,8% des femmes victimes de violence sont des mères de familles." Une belle tribune, en direct à la télé péruvienne, "pour que les victimes ne se sentent plus seules". Voilà peut-être une idée pour Sylvie Tellier !