Colombie : des milliers de civils ont été exécutés par l'armée dans la lutte contre les Farc

Colombie, "faux positifs", AFP 1280 5:41
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SAISON 2017 - 2018

Entre 2002 et 2010, l'armée colombienne a exécuté des milliers de civils en les faisant passer pour des membres des Farc et ce, afin de gonfler les chiffres aux yeux des États-Unis, qui apportaient leur soutien militaire.

D’abord, l’incroyable histoire de ces milliers de civils colombiens disparus dans les années 2000. C’était la guerre contre les rebelles des Farc, vous vous souvenez. On apprend aujourd’hui qu’ils ont été exécutés par l’armée. Pourquoi ? Étaient-ils des opposants politiques ?

Pas du tout ! C’était par exemple ce jeune homme, Daniel, dont la mère témoigne dans le quotidien britannique le Guardian. Un jour de février 2008, il a 21 ans et part en province pour démarrer un nouveau boulot, il est recruté par l’armée. Un job qui paie si bien que sa mère va pouvoir arrêter de travailler. C’est ce qu’il lui dit avant de partir. Elle ne le reverra jamais vivant. Son corps est retrouvé huit mois plus tard dans une fosse commune.

Pour quelles raisons a-t-il été tué ?

Aucune raison. Ou plutôt si, il était vulnérable. Et l’armée avait besoin de "faire du chiffre" dans sa lutte contre les rebelles des Farc, d’avoir des résultats, notamment vis-à-vis des Etats-Unis qui les aidaient militairement. Plus la Colombie éliminait des membres des Farc, plus ils avaient de l’aide. Daniel a donc été comptabilisé comme un guérillero, il est entré dans les statistiques de l’armée. Le phénomène a été révélé en 2008. Ça a provoqué un énorme scandale évidemment. Mais un livre vient de sortir en Colombie, qui révèle l’ampleur de ces exécutions extrajudiciaires. Il est co-écrit par un ancien colonel de la police, qui dénonce les meurtres, de sang-froid, d’environ 10.000 civils par l’armée ! C’est trois fois plus que ce qu’on pensait jusqu’ici. Parmi les cibles privilégiées des militaires, il y avait des jeunes particulièrement vulnérables car handicapés et puis des soldats soupçonnés de dénoncer le système. Ça aurait duré essentiellement entre 2002 et 2010.

Est-ce que les responsables sont poursuivis ?

Des soldats sont en prison, oui. Dont le recruteur de Daniel, qui a écopé de 39 ans. Mais ceux-là ne sont jamais très gradés, aucun général. Alors que selon les auteurs de l’enquête, cette pratique des meurtres de civils déguisés en Farc était répandue dans tous les régiments de l’armée, comme un système. Les ministres de la Défense de l’époque, eux non plus, n’ont jamais été inquiété. Entre 2006 et 2009, c’était un certain Juan Manuel Santos aujourd’hui président de Colombie et prix Nobel de la Paix pour l’Accord de Paix signé avec les Farc après plus de 50 ans de guerre civile. Une guerre, il faut s’en souvenir quand même, qui a provoqué plus de 220.000 morts et déplacé 7 millions de personnes dans le pays. Faire la lumière sur cet épisode-là, où l’armée se retrouve accusée, ce sera aussi le rôle du tribunal spécial mis en place et de la Commission de 11 membres qui vient de se mette au travail cette semaine. Elle est chargée d’enquêter sur les crimes de guerre qui ont été perpétrés en Colombie.

Et puis direction le Japon, où la première génération de robots domestiques arrive en fin de vie. Bernard Delattre, vous êtes à Tokyo pour Europe 1. Ce qui est incroyable, c’est que les cérémonies de funérailles se multiplient dans le pays. Vous avez bien entendu : des funérailles pour robots !

Oui des funérailles pour les "robots de compagnie", comme on les appelle ici. AIBO, par exemple, le robot en forme de petit chien lancé par Sony il y a 15 ans. Il est assez cher (1.800 euros), mais les Japonais l'adorent. Le premier modèle s'est écoulé à 150.000 exemplaires. Et on a déjà vendu 11.000 AIBO de la nouvelle génération, sortie il y a trois mois. Ces "robots de compagnie" ont du succès, et les Japonais s’attachent. Et donc, un temple bouddhiste a eu l'idée d'organiser des cérémonies de funérailles pour les anciens modèles, qui ne sont plus réparables.

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©AFP

Ça ressemble à quoi ?

Comme pour les êtres humains, un moine brûle de l'encens et récite des sutras, les incantations bouddhistes sacrées. Puis, les propriétaires peuvent faire "se réincarner" leur chien en acceptant que ses pièces détachées soient réutilisées dans d'autres robots. Plus de 800 AIBO ont déjà été "enterrés" de cette façon.

Moi je me souviens des "Tamagotchi", qu’il fallait nourrir tous les jours, virtuellement. Pourquoi les Japonais sont-ils si attachés à leurs robots ?

D’abord parce que les Japonais sont assez seuls. Ils font de moins en moins d’enfants, et les vieux sont de plus en plus isolés dans la société. Et puis, par ailleurs, les Japonais ont toujours raffolé des animaux et de tout ce qui s'y rapporte : les zoos, les documentaires animaliers à la télé, etc. Mais, ici, beaucoup de contrats de bail interdisent aux locataires les animaux de compagnie. Alors ici au japon, on peut "louer" un chien pour une heure ou deux ou se rendre dans un café rempli d’animaux en tous genres. Mais l’alternative, pour beaucoup, c’est le "robot de compagnie".

En bref, l’heure est grave, à Los Angeles : on a volé le costume d’Iron Man !

Oui, l’armure dorée et rouge du célèbre héros adapté de la BD de Marvel a disparu de l’entrepôt où elle était rangée. Bon, elle vaut quand même 274.000 euros ! La police de Los Angeles est sur le coup et considère l’affaire comme prioritaire ! En même temps, elle avoue n’avoir "aucune piste". Et ce n’est pas gagné car le propriétaire de l’entrepôt de stockage d’accessoires de cinéma pense que l’armure a été volée entre février et le 25 avril. On a déjà vu plus précis…

Le gouvernement australien met la main au portefeuille pour sauver l'emblème national du pays : les Koalas !

Oui parce que figurez-vous que leur nombre diminue de façon inquiétante. Il n’y aurait plus que 43.000 koalas aujourd’hui en Australie alors qu’ils étaient plus de dix millions à la fin du 18e siècle, avant l’arrivée des colons britanniques. Lundi, le gouvernement a donc annoncé un vaste programme de conservation d’un montant de 30 millions d’euros, notamment pour sanctuariser des hectares d'habitat naturel pour les marsupiaux, pour améliorer la recherche, ouvrir un hôpital spécialement pour eux et mettre en place un numéro d'urgence pour aider les koalas en difficulté.