Le fléau du "kobolo" en Afrique de l'ouest

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SAISON 2017 - 2018, modifié à

Le Tramadol, un antidouleur proche de la morphine également appelé "kobolo", inquiète le corps enseignant en Afrique de l'ouest. Certains élèves, parfois dès 11 ans, en consomment au point de devenir accros.

On évoque ce qui est en train de devenir un fléau dans beaucoup de pays d’Afrique de l’ouest : un médicament consommé comme une drogue et qui s’échange même dans les cours d’école !

Oui au Gabon par exemple, les syndicats d’enseignants ont tiré la sonnette d’alarme. Certains élèves, parfois dès 11-12 ans, font des crises de tétanie, d’autres deviennent agressifs, car beaucoup consomment du "kobolo". C’est l’autre nom, au Gabon, du Tramadol, qui est en fait un antidouleur proche de la morphine. Il provoque la sécrétion de la dopamine, l’hormone du plaisir. Pour les experts, c’est "la cocaïne du pauvre". Dans l’imaginaire collectif, ces petites pilules sont associées à l’image de force, de vigueur. On peut travailler plus longtemps et sans mal, on dit aussi qu’elles améliorent les performances sexuelles. C’est un peu le produit miracle, dont on dit qu’il fait du bien. Alors on n’hésite plus à en diluer dans des jus de fruit ou dans du thé. Mais ceux qui en prennent deviennent accros et doivent vite augmenter les doses.

Mais comment se fait-il que ce médicament à base d’opioïdes soit si facile à trouver ?

D’abord parce que c’est une drogue synthétique très bon marché, car pas chère à fabriquer. La Chine et l’Inde sont deux gros exportateurs et les usines de Guangzhou et Bombay fabriquent les pilules à la pelle, et souvent surdosées à 250 mg au lieu de 50, car il n’y a pas de contrôle international. C’est la seconde explication de cette épidémie. L’Organisation mondiale de la Santé de veut pas que cette molécule soit inscrite sur la liste des drogues régulées au niveau international. Et pour de très bonnes raisons. Dans les pays en voie de développement, les médecins manquent cruellement d’antidouleurs pour soulager leurs patients, ceux qui ont été opérés ou souffrent d’un cancer par exemple. Le Tramadol est l’une des rares molécules auxquelles ils ont accès.

On peut penser que les Etats surveillent et régulent, non ?

Beaucoup de pays criminalisent le cannabis alors que le Tramadol entre tranquillement chez eux. La prise de conscience est tardive mais elle commence à se produire. Il y a de plus de plus de saisies de médicaments, par centaines de tonnes, dans les ports ou aux frontières, le Bénin et la Libye étant les portes d’entrée les plus fréquentes. Et puis cette drogue est aussi consommée par les djihadistes de Boko Haram ou des différents groupes du Sahel. Elle les fait se sentir invincibles. Et pour ces groupes terroristes, le trafic de Tramadol est une source de financement.

On vous emmène maintenant en plein cœur de la Méditerranée, aux Iles Baléares. Là-bas, une petite île de 135 hectares vient d’être vendue pour 18 millions d’euros. Henry de Laguérie, vous êtes notre correspondant en Espagne. C’est une famille luxembourgeoise qui a acheté ce petit bout de paradis…

Oui S’Espalmador, cette petite île qui fait trois kilomètres de long et 800 mètres de large, est située à mi-chemin entre Ibiza et Formentera. Avec ses deux superbes plages de sable fin, ses pins et sa végétation méditerranéenne, c’est un véritable petit bijou que s’est offert cette riche famille dont l’identité n’a pas été dévoilée. Sur S’Espalmador, il n’y a que trois bâtiments : une villa de 450 mètres carrés avec 12 chambres et 8 salles de bain, une autre maison plus petite et une église. L’île appartenait aux petits enfants d’un architecte catalan qui l’avait achetée en 1932 à un paysan pour 42.500 pesetas soit tenez-vous, bien 252 euros. Cette famille barcelonaise y venait tous les étés mais ces derniers temps, la pression touristique rendait leur séjour de plus en plus désagréable.

Parce qu’en été, l’île est envahie de vacanciers ?

Oui des centaines de bateaux de luxe viennent jeter l’ancre devant l’île. Ces touristes célèbres et fortunés, parmi lesquels Paris Hilton, Cristiano Ronaldo ou le Prince William, passent des journées entières entre leur bateau et la plage. Ils y organisent des fêtes très bruyantes, ils ne ramassent pas toujours leurs ordures et ne respectent pas vraiment les lieux. Les uniques habitants de l’île ont préféré partir.

Mais les autorités locales n’ont pas voulu racheter ?

Les élus de l’île de Formentera auraient bien voulu mais le prix de vente, 18 millions d’euros, correspond à leur budget annuel. Impossible donc, de se l’offrir. Il y a 12 ans déjà, l’Etat n’avait pas pu racheter une autre île située à l’ouest d’Ibiza, vendue pour 22 millions d’euros. En tout cas, pour ceux qui rêvent de s’offrir un bout de paradis, sachez qu’une autre île des Baléares est à louer ! Elle s’appelle Tagomago et en été, il vous faudra débourser 120.000 euros pour un mois !

En bref, cette histoire kafkaïenne d’un Roumain qui n’arrive pas à faire annuler son certificat de décès !

Constantin Reliu était parti travailler comme cuisinier en Turquie en 1992. Revenu brièvement, il s’était aperçu que sa femme le trompait, il était reparti. Et là, il n’est plus en règle, la Turquie le renvoie et en Roumanie, on lui apprend qu’il est mort. Sa femme a déclaré son décès il y a deux ans, elle est partie vivre en Italie depuis. Et lui n’arrive pas à convaincre l’administration que c’est bien lui, Constantin ! Comme officiellement il n’est pas vivant, il ne peut pas travailler, ne peut rien faire. La semaine dernière le tribunal de sa ville a refusé d’annuler son certificat de décès parce qu’il en avait fait la demande "trop tard".

Dans le Mississipi, une jeune fille de 13 ans est bien décédée, elle, tuée par son petit frère…

Le garçon a neuf ans. Il voulait jouer à la console vidéo mais sa sœur ne voulait pas lui donner la manette du jeu et ça l’a mis en colère. Il y avait une arme dans la maison. Alors le garçon a fait comme dans un jeu vidéo : il a pris l’arme et a tiré sur sa sœur. A méditer, à quelques jours de la grande marche pour la Vie de Washington.