Quatre personnes sont mortes dans des manifestations ces derniers jours. L’opposition demande un changement des institutions.
Ce soir on s’intéresse au Togo, petit pays d’Afrique de l’Ouest, le Togo, où la situation est très tendue entre l’opposition et le pouvoir.
Oui et c’est dans la rue que cette tension s’exprime avec des morts ces derniers jours : au moins quatre mercredi, dont un gamin de 11 ans, les deux points chauds étant Lomé, la capitale, et la deuxième ville du pays, Sokodé. C’est d’ailleurs là que les choses se sont envenimées, quand un imam très populaire de la ville a été arrêté lundi soir, accusé d’appeler au crime et à la sédition. Or cet imam est proche de l’opposant principal au Togo, Tikpi Atchadam. De quoi attiser des braises déjà très rouges car depuis une semaine, il est interdit de manifester en semaine. Or deux grandes marches étaient justement prévues mercredi et jeudi, qui ont donc tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre : barricades, pneus brûlés, lacrymo et tirs à balles réelles, sans doute de part et d’autre.
C’est une opposition qui monte depuis plusieurs semaines, face à un pouvoir inamovible.
Inamovible, c’est exactement le problème pour certains Togolais : leur président, Faure Gnassingbé, a succédé à son père à la mort de celui-ci en 2005. Son père Eyadéma Gnassingbé, qui était au pouvoir depuis 1967 ! Donc voilà 50 ans que la famille règne. L’opposition réclame depuis longtemps déjà que les institutions changent. Le président a dit "bien-sûr, limitons les mandats présidentiels à 2". Oui, mais sans rétroactivité. Ce qui veut dire que Faure Gnassingbé (qui contrôle évidemment tous les leviers du pouvoir), pourrait se représenter en 2020 et en 2025. L’opposition n’est pas d’accord évidemment, et réclame sa démission.
Mais elle arrive à se faire entendre, l’opposition ?
De la population en tous cas, de plus en plus. Ce Tikpi Atchadam est charismatique, vient d’ailleurs du Nord du Togo, qui était traditionnellement plutôt acquis au pouvoir. Il a créé son parti il y a trois ans. Et en tout 14 partis d’opposition sont réunis avec cet objectif commun : tourner la page Gnassingbé. Ensemble, depuis la mi-août, ils organisent régulièrement ces marches populaires pour demander de grands changements. Donc tout ça chamboule un peu la donne et crispe le pouvoir, qui serre la vis ces jours-ci.
Deuxième histoire, en Russie. Vladimir Poutine serait-il déjà en train de préparer le terrain pour sa réélection, en mars prochain ? Même s’il n’est pas encore formellement candidat à la présidentielle, il y a des signes qui ne trompent pas. Il a par exemple remplacé une dizaine de gouverneurs de région. Et les nouvelles recrues, figurez-vous, doivent suivre une formation d'élite ! Elena Volochine nous raconte ça depuis Moscou, bonsoir Elena. En quoi consiste cette formation ?
Alors le premier volet vient de se dérouler à Sotchi, dans le Sud de la Russie. Pendant une semaine, une soixantaine de recrues se sont vues inculquer ce que les organisateurs appellent les "méthodes modernes de gouvernance". Des journées de 12 heures et le gratin des dirigeants du pays pour donner les cours. Alisher Ousmanov, un oligarque proche de Vladimir Poutine, la Présidente de la banque centrale russe, pressentie pour devenir premier ministre, ou encore Igor Setchine - bras droit de Vladimir Poutine.
Surtout, les recrues ont dû passer des épreuves physiques. Régate de voile, canyoning, avec un saut d'une falaise de sept mètres de haut. Prochaine étape en décembre avec entrainement à Singapour et en Malaisie.
Et dans la même veine, le Kremlin vient de lancer un grand concours national qui s'appelle "Dirigeants de Russie" !
Oui et cette fois, ce concours est ouvert à tous, vous, moi, tout le monde. Il suffit de s'inscrire en ligne et passer des tests. La finale aura lieu à Moscou - je vous le donne en mille - un mois avant l'élection présidentielle. Les vainqueurs obtiendront une bourse d'étude de un million de roubles et la promesse de faire carrière dans les hautes sphères du pouvoir.
Et le but de tout ça, pour Vladimir Poutine ?
Hé bien, l'an prochain, cela fera 18 ans qu'il sera au pouvoir. Alors comme lui reste, il faut bien créer l'illusion d'un renouveau. Le but, c'est séduire les jeunes, moderniser l'image du Kremlin. Et finalement, dans de vieux pots faire de nouvelles confitures. Ou l'inverse.
Merci Elena Volochine, vous nous parliez depuis Moscou. Deux infos en bref pour terminer, et d’abord le vrai prix d’une assiette, d’un repas, calculé par le Programme alimentaire mondial.
Le PAM a publié une étude sur le prix d’une assiette qui comporte une dose de haricots rouges, un condiment (riz, pain ou maïs), de l’huile végétale, de la tomate de l’oignon et de l’eau. Des aliments très simples, donc, mais ce prix de l’assiette est calculé en fonction du revenu moyen des habitants de 34 pays. Ça aide à se rendre compte : quand à New-York, se payer cette assiette coûte 1 euro, un Soudanais du Sud devra débourser 273 euros. Qu’il n’a pas évidemment.
En Italie, la semaine prochaine, aura lieu une première lors d’une vente aux enchères.
Lundi et mardi la maison italienne Sant’Agostino mettra aux enchères des objets de design, des meubles. 600 lots en tout et pour la première fois, les acheteurs pourront payer en bitcoin, cette monnaie électronique, qu’on disait virtuelle. Mais enfin ça devient très concret quand on voit le cours de cette crypto-monnaie qui progresse sans arrêt : à sa création en 2009, 1 bitcoin valait quelques cents. Au début de cette année 2017, il valait 966 dollars et la semaine dernière le bitcoin a dépassé le seuil des 5.000 dollars.