Chaque matin, Raphaëlle Baillot revient sur l'actualité médiatique.
Quelles sont les dernières nouvelles du monde merveilleux des médias ?
La ministre de la Culture serait-elle sur la sellette ? A lire Libération ce matin, on en a bien l’impression. "Faut-il sauver le soldat Nyssen", se demande Libé en Une. Allez florilège de perfidies picorées dans l’article : “le petit jeu actuel consiste à parier sur le nombre de semaines qui vont s’écouler avant que l’Elysée décide de la remercier", la ministre a "peu de réalisations concrètes" a son actif, on déplore l’"absence de convictions fortes", "c’est une erreur de casting", sa com est maladroite, c’est la reine de la boulette, et ça continue comme ça sur six pages.
L’article, signé Jérôme Lefilliâtre, évoque aussi le peu d’intérêt de la ministre pour le volet médias de son portefeuille. On y apprend qu’en janvier, un secrétariat d’Etat à la communication a failli lui être imposé… Sauf qu’au lieu d’en prendre ombrage, comme tout politique l’aurait fait, la ministre avait accueilli l’éventualité avec soulagement. Et puis, il est aussi question de la future grande réforme de l’audiovisuel public, prévue avant la fin de l’année. "Ce n’est pas possible de lui confier le texte", médit un député La République en marche, moquant ses hésitations à l’oral. Bref, la ministre est fragilisée...
Va-t-elle davantage communiquer pour contrer ce mauvais karma ?
Elle a déjà commencé, avant-hier dans le Journal du Dimanche. Elle a confié sa stupéfaction face à la violence du monde politique. Mais elle étonne aussi par sa sincérité. Elle avoue fuir les émissions politiques.
Vous avez un son du jour à nous faire écouter, Raphaëlle ?
Et même deux, écoutez ces extraits des JT de TF1 et de France 3 hier. Pour la naissance du royal baby three, toutes les télés du monde ont diffusé l’image de ce crieur royal, avec son grand chapeau à plumes, son habit rouge aux armes de Buckingham. Bref son allure délicieusement british. Sauf que vous avez remarqué ces formulations bizarres dans les extraits que je vous ai fait écouter : "la tradition s’est empressée d’annoncer" et "le folklore envoie une émissaire" ?
Bah oui, tout le monde le sait, et surtout les journalistes télé massés comme des sardines devant la maternité Saint Mary, ce crieur n’a rien d’officiel… Pour annoncer les naissances, la famille royale utilise deux canaux et seulement deux : d’abord, un tweet, publié hier à 5h03 du matin. Ensuite, et là c’est plus amusant, deux laquais en livrée apparaissent dans la cour de Buckingham avec un communiqué encadré, et le déposent sur un chevalet doré. Le tout sans un mot, le seul bruit qu’on entend c’est le crépitement des photographes. A la rigueur, les puristes pourront ajouter un autre canal de communication, l’Union Jack, le drapeau anglais, hissé dans la foulée et sur Buckingham et sur le château de Windsor. Bon, vous l’avez noté, des crépitements, un drapeau, tout ça a quand même moins de gueule qu’un crieur so typical, et du coup, tant pis si le crieur est un fake, on diffuse quand même.
Pour info, le monsieur s’appelle Tony Appleton, il a 81 ans, il s’incruste dans tous les événements royaux depuis la naissance de baby George à l’été 2013… Evidemment, la famille royale laisse faire, sinon on ne voit pas comment Tony aurait pu accéder au parterre de la maternité hier. Ah oui, une dernière chose : chapeau bas hier au 19h45 d’M6, l’un des seuls JT à dire la vérité toute nue.
Allez, une dernière info, les formats longs ont la côte sur BFMTV.
Souvenez-vous, fin janvier, la chaîne d’info continue avait proposé un 52 minutes intitulé "Qui a tué François Fillon ?" Résultat, carton d’audience, plus d’un million 300 000 téléspectateurs, ce qui avait permis à BFM de devenir le temps d’un soir, troisième chaîne française en audience. Résultat, dimanche soir, rebelote, le service politique de BFM propose une nouvelle enquête, "Macron, la casse du siècle". Le film contient des témoignages inédits, comme celui, très attendu, de Jean-Pierre Jouyet, l’ancien secrétaire général de l’Elysée.
Cette fois, BFMTV y croit tellement que le film aura les honneurs du prime time, à 20h50 dimanche. Il sera même diffusé en multi-canaux BFMTV.com, Facebook Live, Twitter, Dailymotion et YouTube.
Et puis j’ai une petite info pour la route : le sujet du prochain long ce ne sera pas la politique, quoique… BFMTV est entré en négo avec les conseils de Laetitia Hallyday pour lui consacrer un prochain 52 minutes.