Chaque samedi, Bernard Poirette vous fait découvrir ses coups de cœur en matière de polar.
Shanghai, 70 millions d’habitants et la pollution meurtrière qui va avec. 200 jours de brouillards toxiques par an. Masques de protection obligatoires mais tout de même des centaines de milliers de cancers du poumon chaque année. Pour les autorités, R.A.S : l’air est pur et le Parti veille à ce qu’il le reste. C’est tout près de l’hôpital du Peuple numéro un qu’est découverte la première victime : Peng Nian, une aide- soignante, le crâne fracassé. Près du corps, un masque anti-pollution jaune. Même chose pour les victimes suivantes, tous les sept jours, la tête fendue au marteau et la signature du masque jaune pas loin.
Toujours en centre-ville, aux petites heures du matin. Clairement, un tueur en série est à l’œuvre. Ses victimes n’ont aucun lien évident. Mais l’inspecteur Chen Cao est absolument certain que la pollution atmosphérique est le mobile de cette hécatombe. Et il va le prouver. Contre l’avis des chefs de la police et du Parti. Et pour l’amour de sa vie, Shanshan, une écologiste hyperactive sur Internet et donc dans le collimateur de la Sécurité intérieure.
C’est la 11ème enquête de l’inspecteur Chen, fin limier, fin gourmet et poète à ses heures. Elle est comme les précédentes : rusée, bien menée et très dépaysante. Assassine aussi pour le pouvoir en place à Pékin : une dictature de fer enrobée de libéralisme économique, qui pratique un souverain mépris pour le Peuple, littéralement asphyxié pour cause de croissance à deux chiffres.
"Chine, retiens ton souffle", de Qiu Xiaolong, réfugié depuis trente ans aux Etats Unis, vient de sortir chez Liana Levi. A lire pour accompagner l’échec attendu de la COP 24, comme un avant-goût du désastre qui nous attend…