En Tanzanie, Christian Mwijage a monté une start up visant en recyclé le plastique en faux bois. Son ambition était de trouver une solution pour débarrasser la Tanzanie de ces montagnes de plastique, 7.000 tonnes par jour dont le pays ne sait pas comment se débarrasser.
Recycler le plastique, tout le monde s’y met. Les États, les grandes entreprises, les ONG mais n’oublions pas l’implication des citoyens qui se battent eux aussi pour l’éradiquer comme en Tanzanie.
À première vue, on dirait du métal mais c’est bien avec du plastique que sont fabriquées ces poteaux new-look, que l’on doit à l’innovante startup locale qui a mis au point un ingénieux système pour recycler le plastique. Une pratique inexistante ici. Bouteilles, morceaux de pare choc ou vieille bassine, tous ces déchets sont d’abord réduits en confettis par une broyeuse. Après quoi, l’extrudeuse les chauffe à 120° et les transforme en liquide sans produits chimiques. C’est une prouesse mais avec l’aide d’un produit naturel : la cire d’abeille. Une fois refroidi dans des moules, cela donne ces poteaux qui sont en train de bouleverser la vie de milliers de Tanzaniens.
Qui est derrière cette géniale invention ?
Un ancien informaticien de 35 ans, Christian Mwijage. Il a tout plaqué en 2017, revendu un lopin de terre pour monter sa boite, Ecoact. Son ambition était de trouver une solution pour débarrasser la Tanzanie de ces montagnes de plastique, 7.000 tonnes par jour dont le pays ne sait pas comment se débarrasser. Le patron a donc engagé des ramasseurs de rue issues des bidonvilles qui rapportent chaque soir à l’usine le résultat de leur traque et qui sont payés sur le champ. Il compte aussi sur la collaboration de familles pauvres qui lui confient leurs poubelles en échange d’une couverture santé.
Parallèlement, le boom de la construction dans le pays est la cause d’une autre catastrophe écologique : la déforestation. Son poteau synthétique est donc une bénédiction. En donnant une seconde vie au plastique, il sauve aussi les arbres.
Ça intéresse qui ces poteaux écolo ?
Pour les promoteurs, c’est une aubaine. Ils sont plus légers, deux fois moins chers que les mêmes en bois et surtout beaucoup plus solides. Ils résistent aux intempéries et aux termites. Des hôtels internationaux et des grandes entreprises comme Coca Cola sont intéressées pour confectionner des barrières de sécurité. Le gouvernement a été démarché pour remplacer demain les panneaux de signalisation et les agriculteurs s’en servent pour bâtir des clôtures. La startup cherche des fonds pour accroitre sa capacité de production. Avec le même principe, elle compte produire aussi demain des tuiles et des briques. Son objectif est de débarrasser l’environnement de 100.000 tonnes de plastiques en les transformant d’ici deux ans.