2:43
  • Copié
SAISON 2019 - 2020

Alors que l'eau se fait de plus en plus rare et chère, la solution des agriculteurs du sud de la France pourrait être de remplacer leurs vaches par des chameaux.

Avec des épisodes de canicules de plus en plus fréquents et une année 2019 torride, l’agriculture se transforme au point que les vaches pourraient peu à peu disparaître au profit des chameaux ?

On n’en est pas encore là mais si la météo française (notamment au sud) commence à ressembler à celle de l’Afrique du Nord, dromadaires et chameaux vont débarquer en force. En sept ans, leur population a doublé, passant de 500 en 2012 contre un millier aujourd’hui. Il faut dire qu’ils ont un tas d’atouts dans leurs bosses.

Lesquels ?

Les chameaux sont beaucoup moins gourmands en eau, ils se contentent de 20 litres par jours contre 100 (soit cinq fois plus) pour la vache. Pour se nourrir, le camélidé dévore du foin plus facile à produire que le maïs et là encore moins consommateur d’eau. Au moment où l’or bleu devient rare et cher, des éleveurs accomplissent une transition peu banale, remplacer leur troupeau de vaches par des chamelles. Le phénomène est mondial, notamment dans les pays occidentaux concernés par le réchauffement climatique.

Comment va-t-on faire pour le lait ?

En vous habituant au lait de chamelle. Bon courage ! C’est rude mais c’est vrai qu’il a des vertus. Il est beaucoup moins gras et plus digeste que le lait de vache et toléré par les personnes ou nourrissons allergiques au lactose.

L’eau, le lait et puis quoi encore ?

La vache va encore perdre des points face aux chameaux qui sont des bosseurs (n’y voyez pas un mauvais jeu de mot). Dans le Languedoc, ils jouent les cadors pour débroussailler la garrigue et ainsi éviter des départs de feu. Dans les vignes ou les champs, ils sont plus à l’aise pour labourer la terre et plus costauds que les chevaux de trait ou les bœufs. Enfin, dans les Landes, ils sont utilisés pour nettoyer les grandes plages sur l’océan. Ils connaissent le sable, eux qui sillonnent le Sahara de long en large. Ils ont la particularité de ne pas s’enfoncer donc ils sont un précieux alliés pour aider à ramasser tous les déchets et les bouts de plastique qui souillent le littoral.
Jean-Pierre Montanay a interrogé des chameaux, ils sont très contents de venir. Contrairement aux idées reçues, ils s’acclimatent bien, il fait ni trop chaud ni trop froid ! Et puis en France, il n’existe pas encore d’abattoir certifiés, ils sont donc sûr de vivre longtemps et de ne pas finir en hamburger comme dans les pays du Golf. Enfin peut être plus pour très longtemps s’il n’y a plus de vaches demain.