Une trentaine de députés de la majorité devrait, en début de semaine prochaine, s'écarter du parti présidentiel à l'Assemblée nationale. Ils reprochent au Président de la République une politique jugée trop à droite, et un fonctionnement trop autoritaire du Palais Bourbon.
Dans la majorité, le déconfinement débute avec une crise politique. Une trentaine de députés LREM s’apprête à prendre ses distances avec le parti présidentiel. Une scission qui devrait être effective en début de semaine prochaine. Cela couvait depuis des mois, mais les événements se sont accélérés durant le confinement et ce weekend. L’exécutif a été pris de court, Michaël.
Oui, pour la simple raison que les dirigeants de la majorité n’ont jamais cru à cette rébellion. Jamais, ils n’ont imaginé que ces députés contestataires iraient jusqu’au bout, jusqu’à créer leur propre groupe. Et, cerise sur le gâteau, ils embarquent avec eux Cédric Villani, l’une des figures symboles de la Macronie originelle.
D’ailleurs, et c’est ça qui est intéressant, c’est que ces députés révoltés, venus de la gauche pour la plupart, veulent revenir aux sources du projet présidentiel. Depuis plusieurs mois, ils tiraient la sonnette d’alarme, dénonçant une politique gouvernementale jugée trop à droite, pas assez écolo, et un fonctionnement à l’Assemblée nationale trop autoritaire, trop caporalisé.
Une scission comme un coup dur pour Emmanuel Macron qui, non seulement, risque de perdre sa majorité absolue à l’Assemblée nationale, mais qui va devoir gérer un problème complexe de recomposition à deux ans de la Présidentielle. Le Président de la République avait promis de se réinventer, mais le voilà pris de vitesse par une partie de ses premiers marcheurs, qui se seront réinventés avant lui.