Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
La campagne des Européennes est lancée par Emmanuel Macron avec une tribune publiée dans la presse européenne ce mardi et une interview à la télévision italienne.
Pourquoi avoir choisi ce pays ?
Ce n’est bien sûr pas un hasard, ce pays est doublement symbolique à cause des tensions récentes avec le pouvoir italien.
Pour la première fois donc, sur la première chaîne publique italienne, le président français a réaffirmé les liens très proches entre les deux pays après les tensions de ces derniers temps en parlant de "péripéties", son mot préféré pour banaliser un événement.
Il a également marqué l’empreinte de la campagne. Il a critiqué les nationalistes italiens sans jamais nommer les dirigeants italiens. Il faut savoir que ce thème sera au cœur du discours présidentiel sur les européennes.
À travers tout le dispositif qui devrait bientôt être connu, on verra que les pays et régimes non libéraux seront montrés du doigt.
Par ailleurs, cette dramatisation des enjeux démocratiques européens a le mérite de ne pas focaliser sur les difficultés françaises pour imposer une vision européenne, car Emmanuel Macron se heurte au poids des intérêts nationaux.
L’épisode de l’entrée des Pays-Bas au capital de Air France-KLM illustre entre autres ces difficultés.
Il y a un autre registre sur lequel le président veut contourner une difficulté, l’écologie. Un nouveau rouage vient de faire son apparition, un pôle d’écologistes constructifs. Pourquoi ?
En petit comité, Emmanuel Macron l’affirme "Je me suis fait avoir une fois par Nicolas Hulot, pas deux fois". En conséquence, après des négociations discrètes entre Stéphane Séjourne et des anciens écologistes passés au centre comme Christophe Madrolle, un nouveau rassemblement d’écologistes progressistes soutenant Emmanuel Macron est en train de voir le jour.
Une tribune publiée par le JDD ce dimanche a posé les bases d’un rassemblement des acteurs économiques et politiques en faveur d’une croissance verte.
Leur mission est de tenter de concurrencer les écologistes plus classiques et idéologiquement en rupture avec la macronie, la "Hulot sphère".
Ce nouveau pôle pourrait alors trouver sa place dans la plateforme soutenue par LREM.
On le voit, il y a un coup d’accélérateur qui est donné. Le coup d’envoi officiel est prévu pour le 30 mars.
Entre la fin du grand débat et la préparation du premier scrutin national depuis 2017, les premiers bourgeons politiques font leur apparition.