Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
Emmanuel Macron organise aujourd’hui une variante du grand débat avec la diaspora africaine en France. 400 personnes seront reçues à l’Élysée pour un dialogue inédit pour évoquer les relations entre la France et le continent africain. Et vous nous dites c’est un événement.
Les équipes de l’Élysée se préparent depuis plusieurs semaines à ce rendez-vous qui est prévu pour être animé dit-on dans l’entourage du président. Bi-nationaux, Français avec une ascendance africaine ont été invités pour ce dialogue interactif, du meilleur sommelier de France au rappeur Abd al Malik. Connus ou moins connus, citoyens ou élus comme Hervé Berville, le député marcheur qui a représenté récemment Emmanuel Macron au Rwanda dont il est originaire. Il est d'ailleurs un rescapé du génocide de 1994. Cette rencontre était prévue dans la série des grands débats thématiques, mais avait été reporté.
Pour Emmanuel Macron, il s’agit de pouvoir entendre une parole libre, en dehors des institutions, des sujets récurrents sur la sécurité et l’immigration. D’ailleurs les ambassadeurs africains en poste à Paris ne sont pas conviés.
Mais il sera bien entendu question de ce lien puissant entre la France et l'Afrique au moment plusieurs pays du continent veulent franchir une nouvelle phase dans la mise à distance de l’influence française. De quelle manière ?
En quittant le franc CFA cette monnaie françafricaine considérée par beaucoup d'Africains comme un vestige de l’époque coloniale. Depuis un certain temps, ce projet est à l’ordre du jour de l’organisation qui regroupe une quinzaine de pays d’Afrique de l’Ouest. La semaine dernière, à Niamey au Niger, le principe d'une zone de libre-échange a été arrêté. L'Afrique de l’Ouest prépare une monnaie unique baptisée pour l’instant "l'éco". Et à terme ce marché commun pourrait concerner les 55 pays de l’union africaine. Cet acte d’émancipation monétaire fait débat : certains redoutent que des économies entières soient déstabilisées.
Les partisans de "l'éco" parlent d’un outil solide pour le développement. Et en cas de monnaie unique il y a une conséquence directe sur la France : le franc CFA est imprimé par la banque de France, dans la ville de Chamalières. C’est donc en Auvergne que se trouve un des derniers symboles de la France coloniale qui pourrait disparaître en cas de marché commun africain. Peut-être que le sujet sera au menu des palabres de l'Elysée.