Malgré l'état d'urgence sanitaire toujours en vigueur, les manifestations se multiplient en France pour dénoncer le racisme et les violences policières. Mais le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, fait le choix de ne pas intervenir, car selon lui "l'émotion est au-delà des normes juridiques".
Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, a affirmé, à propos de la manifestations contre les brutalités policières, que bien qu’étant illégale en plein l’état d’urgence sanitaire, elles étaient tolérées parce que "l’émotion est au-delà des normes juridiques". Des propos stupéfiants pour vous.
Christophe Castaner dit tout bonnement que l’état d’urgence n’existe pas et que le droit de manifester l’emporte sur les dispositions sanitaires. Il faut rappeler quand même que ce droit de manifester fait partie du préambule de la Constitution et qu’à ce titre aucune autorité ne peut l’interdire.
Mais en plaçant l’émotion au delà des textes juridiques, Christophe Castaner se prend méchamment les pieds dans le tapis. Non seulement il montre que le gouvernement a peur de ce mouvement, mais il ouvre une boîte de Pandore, parce que ce principe peut être interprété très largement. Cela voudrait donc dire que l’émotion est plus forte que la loi.
C’est pareil et tout aussi étonnant lorsque le Président de la République demande à la ministre de la Justice, Nicolle Belloubet, de recevoir la famille d’Adama Traoré alors que l’instruction est en cours. Il faut se méfier de l'émotion qui au fil de l’histoire politique ne se montre pas bonne conseillère.